Olympe de Gouges- auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

Marie Gouze (7 mai 1748 – 3 novembre 1793), plus connue sous le nom de Marie-Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, était une femme de lettres devenue femme politique et polémiste de 1788 à sa mort sur l’échafaud en 1793. Elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs. Elle est devenue emblématique des mouvements pour la libération des femmes, pour l’humanisme en général, et l’importance du rôle qu’elle a joué dans l’histoire des idées a été réévaluée à la hausse dans les milieux universitaires du monde entier. En 1788, elle se fait remarquer en publiant deux brochures politiques qui ont été très remarquées et discutées en leur temps, notamment dans le « Journal général de France » ainsi que dans d’autres journaux. Elle développe alors un projet d’impôt patriotique dans sa célèbre Lettre au Peuple et a proposé un vaste programme de réformes sociales et sociétales dans ses Remarques patriotiques. Ces écrits sont suivis de nouvelles brochures qu’elle adresse sans discontinuer aux représentants des trois premières législatures de la Révolution, aux Clubs patriotiques et à diverses personnalités dont Mirabeau, La Fayette et Necker qu’elle admirait particulièrement. Ses positions ont toujours très proches de celles des hôtes de Mme Helvétius, qui tenait salon à Auteuil, et où l’on défendait le principe d’une monarchie constitutionnelle. En relation avec le marquis de Condorcet et son épouse née Sophie de Grouchy, elle rejoint les Girondins en 1792. Elle fréquente les Talma, le marquis de Villette et son épouse, également Louis-Sébastien Mercier et Michel de Cubières, secrétaire général de la Commune après le 10 août, qui vivait maritalement avec la comtesse de Beauharnais, auteur dramatique et femme d’esprit. Avec eux, elle devient républicaine comme d’ailleurs beaucoup de membres de la société d’Auteuil qui pratiquement tous s’opposèrent à la mort de Louis XVI. Le 16 décembre 1792, Mme de Gouges s’offre pour assister Malesherbes dans la défense du roi devant la Convention, mais sa demande est rejetée avec mépris. Elle considérait que les femmes étaient capables d’assumer des taches traditionnellement confiées aux hommes et régulièrement, pratiquement dans tous ses écrits, elle demandait que les femmes soient associées aux débats politiques et aux débats de société. Ainsi, elle écrit : « La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle devrait aussi avoir le droit de monter à la tribune. » La première, elle obtient que les femmes soient admises dans une cérémonie à caractère national, « la fête de la loi » du 3 juin 1792 puis à la commémoration de la prise de la Bastille le 14 juillet 1792. Olympe de Gouges défend avec ardeur les droits des femmes. S’étant adressée à Marie-Antoinette pour protéger « son sexe » qu’elle disait malheureux, elle rédige la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, calquée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dans laquelle elle affirme l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rende à la femme des droits naturels que la force du préjugé lui avait retiré. À cette époque, le suffrage est censitaire car il faut payer trois journées de travail pour voter. Seuls les privilégiés peuvent voter : la majorité du peuple français, dont les hommes, ne vote donc pas. Elle demande la suppression du mariage et l’instauration du divorce qui est adopté quelques mois plus tard. Elle émet à la place l’idée d’un contrat annuel renouvelable signé entre concubins et milite pour la libre recherche de la paternité et la reconnaissance des enfants nés hors mariage. Elle est aussi une des premières à théoriser, dans ses grandes lignes, le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd’hui par la création de maternités. De plus, elle recommande la création d’ateliers nationaux pour les chômeurs et de foyers pour mendiants qui se rapprochent des foyers d’hébergements actuel.