Jack London le socialiste

D’abord, fait troublant, London et le parti socialiste américain (Socialist Labor Party) naissent la même année, en 1876 ! Puis l’enfance le prédispose à la révolte : l’obligation de gagner son pain dès l’âge de dix ans, être prématurément confronté aux cruautés de la rue et aux dures lois de la survie plombent de façon irréversible son regard d’enfant de gravité, de constats lucides, d’objections. Plongé dans les noirceurs du prolétariat, notre jeune apprenti exalté découvre d’instinct la rébellion.

Le socialisme, London le rencontre véritablement sur le chemin de Washington, avec l’armée en guenilles des  » sans travail « . Ses compagnons d’infortune, chômeurs, mendiants, vagabonds, lui parleront de Karl Marx, de Spencer et du Manifeste Communiste ! Fort de cette initiation buissonnière, London va dévorer tous les livres qui abordent ce sujet et ses convictions vont se muscler de page en page, à l’ombre des rayonnages de la bibliothèque municipale d’Oakland. Le voici dorénavant révolutionnaire ! Il cause quelques beaux scandales au Collège secondaire d’Oakland, notamment en publiant un texte qui s’achève par :  » Soulevez-vous, Américains, patriotes et optimistes ! Réveillez-vous ! Reprenez les rênes des mains des gouvernants corrompus et instruisez vos masses ! « .

Je vous conseille de lire Le Peuple de l’abîme et Le talon de fer !