Livre : Les sketches Coluche

Livre : Les sketches Coluche

Mots de l’éditeur : Les sketches de Coluche sont aujourd’hui partie intégrante du patrimoine français. Plus de vingt ans après la disparition de vingt ans après la disparition de l’humoriste, ils n’ont rien perdu de leur pouvoir dévastateur et restent plus que jamais d’actualité.

Les plus percutants sont encore dans toutes les mémoires (Histoire d’un mec sur le pont de l’Aima, Le Belge, Le Schmilblick, L’auto-stoppeur, La publicité). D’autres – ceux de ses débuts (La procession télévisée, L’audition) ou certains moins connus (Médecins sans diplômes, La fanfare, Tous les chemins mènent à Rome) – ont la même force comique.

Illustré par Cabu et Wolinski, ce livre est un festival inégalé d’impertinences.

Extrait du livre : Je me marre

Je me marre-Tout le monde se plaint maintenant ; alors, vous ouvrez le journal pour apprendre que vingt Portugais, hommes, femmes et enfants, vivent dans la même pièce, un taudis dégoûtant, une photo. C’est horrible ! Je dis non ! Ces gens-là n’ont pas de raison de se plaindre, on n’est pas allés les chercher ! Et puis qu’est-ce que c’est que ces Portugais qui viennent retirer le pain de la bouche de nos Arabes ? Je me marre… Sans compter que sur vingt Portugais y en a quand même un qui pourrait faire le ménage. Ah ! non mais, le personnel c’est une calamité. Alors, on vous dit : «Ah ! mais ce sont de braves gens qui sont venus chercher du travail en France.» C’est pas vrai ! Feignants ! Ils sont venus chercher du chômage en France. Tellement que c’est pauvre dans leur pays, y a même pas de chômage ! Je me marre… Parce que pour qu’il y ait du chômage quelque part, il faut déjà qu’il y ait du travail. En France, il y a les deux, seulement quand il y a du travail, les travailleurs se plaignent de travailler. «Oui, on travaille trop, on n’est pas assez payés, on nous fout à la porte quand on est du syndicat.» Seulement, quand il y a du chômage, les chômeurs se plaignent de chômer. Voilà. Et on peut même pas concilier les deux en remplaçant les uns par les autres, c’est les mêmes ! Je me marre-Alors on vous dit : «On a qu’à les foutre à la porte.» Mais on pourrait renvoyer chez eux : les Portugais, les Africains, les Nord-Africains, les Juifs. Non, pas les Juifs ! Mais déjà rien que ceux-là ! D’autant que la majorité d’entre eux serait bien mieux chez eux ! La preuve on y va en vacances. Je me marre… Alors, on vous dit : «La Grèce…»…