Bons baisers de Russie

URSSPendant que l’UE règle ses problèmes et met le doigt en Syrie sans succès vraiment notable, la Russie continue sa « restauration patriotique » aux dépens de la démocratie et de celle de ses voisins. Les pressions exercées par l’ancien noyau dur de l’URSS sont constantes et commencent à porter leurs fruits. Dernière « victime consentante » en date : l’Arménie qui a rejoint l’Union douanière russe dont le Kazakhstan et la Biélorussie font déjà partie.

Un regroupement de démocraties qui a de quoi faire peur quand on se penche sur la question des droits de l’homme et de la liberté d’expression de ces anciens pays soviétiques. A force d’être sous influence russe, le petit pays du Caucase qui ne compte que 3 millions d’habitants ne devrait pas peser lourd dans son rapport de force avec le géant russe. Un rapport de force qui est d’ailleurs la marque du Kremlin depuis toujours et encore plus depuis la prise de pouvoir par Vladimir Poutine.

Si l’Arménie est déjà tombée dans l’escarcelle de la Russie, les choses sont plus compliquées en ce qui concerne l’Ukraine. Dotée d’un réservoir humain et industriel important, l’ancienne république soviétique est plus difficile à déstabiliser, ce qui n’empêche pas les nombreuses estocades comme le relèvement spectaculaire des prix du gaz. Toutes les armes économiques sont bonnes à prendre et si le gaz ne suffit pas, d’autres secteurs sont visés à l’image de l’entreprise ukrainienne Roshen qui a dû subir les aléas de la politique du Kremlin.

Même si l’orage est (provisoirement) passé, la situation risque de se tendre au moins jusqu’au Sommet de Vilnius au cours duquel l’Union européenne devrait décider de l’avenir de ses relations commerciales et politiques avec Kiev. Si la main des Européens se fait amicale, comme l’espère l’ensemble de la classe politique ukrainienne, alors Moscou devrait avoir moins de leviers de pression sur son ancien vassal. Une évolution positive qui ne se sera sans doute pas sans conséquence. Le courroux de Poutine sera alors à son paroxysme et les marchandises en provenance d’Ukraine franchiront difficilement la frontière russe.

Entre Est autoritaire et Ouest démocratique, peu de pays ont encore un choix à faire depuis la grande vague d’adhésion à l’UE en 2004. Pour un pays comme l’Arménie et les petites républiques d’Asie centrale, les jeux sont faits. Pour d’autres, il est encore possible de faire le bon choix.