Le piratage tue-t-il des emplois ?

39318409fake_20010822_01169.jpgAvec l’émergence du numérique et les progrès des technologies de communication, l’usage et la valeur des biens culturels ont été considérablement bouleversés. A un tel point que les producteurs de contenus ont de plus en plus de mal à tenir tête aux diffuseurs.

Qui plus est, ces derniers sont toujours plus gourmands au fur et à mesure que leur influence se développe. Fâcheuse conséquence, surtout lorsqu’on sait la faible participation de ces acteurs au financement de la culture…

Un petit délit sans prévenir…

Du fait de cette nouvelle donne, les usagers-consommateurs de biens culturels se mettent souvent à télécharger illégalement, sans même avoir l’impression de commettre un acte répréhensible. Avez-vous, par exemple, essayé d’expliquer à vos petits frères et sœurs pourquoi il ne faut pas télécharger le dernier single de Justin Bieber ou de Rihanna sur Emule?

Si, pour ma part j’y ai renoncé, il existe pourtant de bonnes raisons de délaisser le peer-2-peer et le streaming…

Piratage: les pilleurs modernes

Lorsqu’on pense aux pillages, il nous vient rapidement à l’esprit les pyramides d’Egypte et les tombes des grands pharaons… Faut-il rappeler qu’une grande partie de la culture mondiale nous reste inconnue du fait de ces visiteurs peu soucieux de l’intérêt général ?

Evidemment cliqué sur « download » n’est pas équivalent à détruire la pierre de rosette. Toutefois, il est vrai qu’à sa mesure, ce geste anodin est en train de détruire nos industries culturelles et l’esprit de création dans notre pays.

A combien se chiffre précisément le nombre de fichiers piratés ? Difficile de le dire, puisque la HADOPI ne peut enregistrer qu’une partie des téléchargements Peer-to-peer. Pourtant, clique après clique, le web est en train de happer l’envie de créer.

Le téléchargement illégal détruit des emplois

En 2010, le professeur Geoffron, de l’Université Paris Dauphine avait ainsi relayé une étude sur la destruction d’emplois occasionnés par le téléchargement illégal dans le journal Libération:

« L’étude montre que les industries créatives représentent une part non négligeable (6,9%) du PIB européen et 6,5% des emplois (soit 14 millions d’emplois), comparables aux secteurs de l’automobile ou de la chimie. Si toutes les industries créatives ne sont pas menacées par le piratage, leur épicentre (musique et image) est d’ores et déjà très affecté. Les pertes d’emplois pour 2008 (en incluant le logiciel) peuvent être estimées à 186 000, résultat d’une évaporation de 10 milliards d’euros de chiffres d’affaires ».

Sans vouloir être alarmiste, rien n’indique qu’il existe une solution efficace. En effet, la fermeture du site Megaupload a certes gêné les internautes pendant un temps, mais elle a surtout bénéficié aux concurrents de la plateforme illégale…