Pour préparer la prolongation de la durée de vie du parc nucléaire, EDF a présenté devant l’Assemblée Nationale le financement du plan grand carénage. Dominique Minière, le directeur délégué à la direction Production-Ingénierie a annoncé 55 milliards d’euros d’investissement pour assurer les travaux sur les 58 réacteurs en exploitation.
Auditionné par la commission d’enquête chargée notamment d’étudier « la durée d’exploitation des réacteurs » le 20 février, l’énergéticien prépare ses installations à la visite décennale de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. L’institution est seule habilitée à pouvoir décider de la prolongation de la licence; et selon son président, elle devrait « émettre un premier avis en 2015, tandis que l’avis final générique pourrait intervenir en 2018 ou 2019 ».
D’après les prévisions de l’entreprise publique, « deux à huit unités atteindront 40 ans chaque année entre 2020 et 2030 », c’est pourquoi, « la plupart des grosses opérations auront été menées d’ici 2025 ». Au total, 20 milliards auront été dépensés pour l’amélioration de la sûreté nucléaire, 15 milliards pour la maintenance des grands composants des unités de production, 10 milliards pour leur mise aux normes post-Fukushima, et encore 10 autres milliards d’euros pour les « projets patrimoniaux ».
Les spécialistes évoquent un « mur de l’investissement » pour expliquer la situation dans laquelle se trouve l’entreprise. En effet, approximativement 1 milliard d’euros devraient donc être consacrés à chaque réacteur, soit « un programme très important de modernisation du parc existant qui ne peut se concrétiser que dans la perspective d’une durée de vie qui permet d’amortir cet investissement » souligne toutefois Henri Proglio.