Après plusieurs semaines d’âpres négociations afin d’améliorer les montants de leurs indemnités de licenciement, près de 1100 employés du transporteur Mory Ducros contestent aujourd’hui les conditions de leur départ. Accompagnés des forces syndicales, ils dénoncent une procédure irrégulière et illégale et l’absence de proposition de reclassement.
Nouvel épisode d’un combat qui dure déjà depuis plusieurs mois, l’action en justice des anciens salariés de Mory Ducros entend souligner le caractère irrégulier des procédures de licenciements réalisées dans le cadre du plan de reprise de l’actionnaire principal, Arcole Industries. Déposée début janvier, cette offre de reprise ne sauvera finalement que 2210 emplois sur les 5000 que comptait l’entreprise. Malgré les grèves et contestations, plus de 2850 salariés se retrouvent alors sans emploi en février dernier, avec pour seule compensation, une indemnité de 10.000 euros.
En outre, il s’avérerait alors que de nombreuses irrégularités ont été commises dans la procédure de licenciement. Comme le souligne Frédéric, un ancien salarié qui n’a toujours pas retrouvé de travail, « dans le courrier qui nous signifiait notre licenciement, il y avait des pages quasiment illisibles » et « quasiment personne n’a reçu d’offre de reclassement en interne. C’était obligatoire, ça n’a pas été fait». Une situation inacceptable pour ses anciens salariés qui ont donc décidé d’entamer une action en justice contre leur ancien employeur.
Le CFDT, premier syndicat du transporteur, et qui devrait accompagner près de 300 salariés licenciés pour constituer leur dossier de plainte, précise qu’ils contesteront en priorité « les périmètres de critères de licenciement, la non prise en compte des situations familiales des salariés » et dénonçons par ce biais « des problèmes de transfert de dossiers CSP (Contrat de sécurisation professionnelle) qui entraînent des soucis pour la rémunération».
Crédits photo : CFDT Mory Ducros
Thomas Livingston