Les chansons révolutionnaires accompagnent souvent les manifestations et les revendications. Certaines d’entre elles sont très populaires et traversent les années sans prendre une ride, d’autres s’adaptent aux circonstances.
En 1786, un violoniste du théâtre Beaujolais nommé Bécourt composa le Carillon national, une contredanse très entraînante et fort appréciée de la reine Marie-Antoinette. Ironie du sort, ce sera ce même air que la foule entonnera lorsque la souveraine sera amenée à l’échafaud, en 1793. Bécourt ne se doutait nullement que son air joyeux serait affublé des paroles révolutionnaires, œuvre d’un certain Ladré, un ancien soldat. En 1790, certains vers de la chanson ont été modifiés durant la fête de la Fédération. Près d’un siècle plus tard, ça ira revient sur le devant de la scène grâce à « Si Versailles m’était conté », un film de Sacha Guitry. Une révolutionnaire, incarnée par Édith Piaf, la chante, mais là encore, des retouches ont été apportées aux paroles.