Uramin : les révélations en cascade incriminent Lauvergeon

Les démêlés judiciaires d’Areva ne cessent d’alimenter la suspicion autour de celle qui fut longtemps chargée de conseiller François Mitterrand. Après les révélations de la société Alp services et de son directeur Mario Brero, celles de Luc Oursel, et les accusations de Vincent Crouzet, la justice a finalement innocenté les détracteurs de l’ancienne direction de l’entreprise publique…

A l’occasion de l’audition de Luc Oursel par l’Assemblée Nationale, on apprenait qu’atomic Anne n’avait pas été tout à fait honnête dans ses déclarations. Outre l’expertise tronquée transmise à l’Agence des Participations de l’Etat, elle s’est carrément fourvoyée en affirmant avoir obtenu l’unanimité des dirigeants de l’entreprise pour le rachat d’Uramin. En effet, à la suite de la convocation du nouveau PDG d’Areva, l’AFP affirme qu’il « n’y a pas eu de vote du directoire puisqu’il n’a pas été sollicité pour voter sur cette acquisition ».

Cette réalité avait d’ailleurs déjà été largement établie par le travail par Mario Brero, directeur d’Alp Services, à la demande de Sébastien de Montessus. Les deux hommes avaient dû affronter les foudres d’Olivier Fric et de ses sbires, alors que leurs investigations avaient conduit le parquet financier à ouvrir une enquête préliminaire pour «présentation ou publication de comptes inexacts ou infidèles», «diffusion d’informations fausses ou trompeuses», «faux et usage de faux».

Au service de la vérité, la société d’intelligence économique s’est retrouvée devant les tribunaux alors que l’avocat des coupables présumés affichait avec outrecuidance son mépris pour la procédure en cours. Selon leur avocat, Me Versini-Campinchi. « une enquête se réalise à charge et à décharge. Une fois celle-là bouclée, on se rendra enfin compte que le dossier Uramin Areva n’a rien de pénalement répréhensible ». Aujourd’hui les deux anonymes sont innocentés et le couple à la réputation sulfureuse voit l’étau se resserrer autour de lui… Sans qu’aucun piège n’ait été tendu, ceux qui sont  à l’origine du recrutement de Daniel Wouters feraient bien de commencer à s’inquiéter.

En effet, les soupçons de Vincent Crouzet, consultant spécialiste de l’Afrique, pourraient bien se vérifier. L’auteur du livre, Une affaire Uramin pour les nuls, considère que cette affaire représente « la plus grande opération de rétro-commission réalisée depuis l’affaire des Frégates de Taïwan ». Quant aux bénéficiaires, le mystère reste entier ; cependant poursuit-il, « j’ai la ferme conviction que cette affaire a été montée pour distribuer des sommes d’argent considérables à des hautes personnalités tant africaines que françaises ». Le tout reste de savoir jusqu’à quand Lauvergeon & Fric bénéficieront de la protection du pouvoir élyséen…