Kader Arif et Jean-Paul Huchon : les socialistes en famille

Selon Robespierre, « la morale consiste à réaliser dans la société, la probité que l’homme juste observe dans la vie privée.  Les socialistes actuels ne semblent pas vouloir revendiquer l’héritage de l’Incorruptible ! De la phobie administrative, au favoritisme organisé, le clan de François Hollande s’apparente de plus en plus à un petit milieu… Thomas Thévenoud, Jean-Paul Huchon, Kader Arif et consorts continuent de défrayer la chronique alors même que seuls 0,2% des élus seraient impliqués dans des affaires pénales d’après les auteurs du livre Délits d’élus.

Interrogés dans les colonnes du magazine Le Point, Graziella Riou Harchaoui et Philippe Pascot rappelaient qu’il y a520 000 élus en France et que « selon le rapport 2012 de la Société mutuelle d’assurance des collectivités locales (SMACL), seulement 0,2 % sont impliqués dans des affaires pénales ». Parmi ces marginaux on retrouve le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon reconnu « coupable » par la Cour d’appel de Paris, « d’avoir incité le conseil régional qu’il préside, à choisir pour prestataires des entreprises employant son épouse ».

Mais cette histoire serait presque considérée comme marginale par l’opinion, si les affres de l’ex-Ministre Thomas Thévenoud n’étaient pas  venus raviver les braises de la suspicion. Quelques jours après la nomination du gouvernement Valls 2, la nouvelle équipe de François Hollande connaissait déjà l’opprobre avant que le scandale entourant Kader Arif ne jette un peu plus d’huile sur le feu ! Pourtant le procureur, Michel Valet est formel, « on a une dénonciation circonstanciée de certains faits. J’ai le devoir de vérifier ce qu’il en est ».

Voilà pourquoi la nouvelle chroniqueuse du Grand Journal sur Canal +, Natacha Polony, n’hésite pas à parler « d’une crise de la morale publique ». Avec l’épouse de Jean-Paul Huchon, la famille de Kader Arif, mais aussi l’ex-compagne du Président qui raconte la vie à l’Elysée, ou le flirt d’Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg à San Fransisco, la vie politique écœure les Français. Tant que les responsables politiques n’auront pas retrouvé une certaine éthique de la responsabilité, la parole publique sera discréditée.

En 1993 déjà, le philosophe Paul Ricœur écrivait  dans  « Morale, Ethique, et Politique » que la règle de justice est la seule capable d’assurer la légitimité de l’Etat et du pouvoir. Assez pessimiste, il concluait alors « que le pouvoir politique, en raison de la fragilité que révèlent les paradoxes du pouvoir, n’est sauvé que par la vigilance de ces mêmes citoyens que la cité à en quelque sorte engendré ». Une magnifique ode au journalisme participatif, dont ce texte se réclame !