Alors que les députés socialistes semblaient assez divisés sur le sujet, le gouvernement a décidé de conditionner les allocations familiales aux ressources des bénéficiaires. Une mesure que devrait priver les ménages les plus aisées d’une partie de leurs allocation et qui permettrait selon les prévisions d’économiser jusqu’à 800 millions d’euros par an à partir de 2016.
Comme l’a précisé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, aux journal Les Echos, « je suis très heureuse de cette réforme de fond qui oriente durablement notre politique familiale ; c’est une réforme portée par la gauche, une réforme à laquelle j’ai toujours été favorable ».
En projet depuis l’année dernière, François Hollande avait dû renoncer à cette mesure pour ne pas toucher au principe de l’universalité des allocations familiales. Le chef de l’Etat avait alors préféré jouer sur le plafond du quotient familial, pour économiser 1 milliard d’euros.
Dans les faits et sur la base d’un couple bi-actif avec deux enfants, les allocations seront divisées par deux à partir de 6.000 euros de revenus mensuels, et divisées par quatre à compter de 8.000 euros. Chaque enfant supplémentaire rehausserait ce plafond de revenus de 500 euros. En résumé, la perte devrait atteindre plusieurs milliers d’euros pour de nombreux ménages et comme pour les impôts, les effets de seuil risquent de faire grincer des dents.
Selon les estimations, environ un million de familles devraient être concernées. Toujours les mêmes diront certains. Ce sont en effet les mêmes ou presque qui ont été affectées par la double baisse du plafond du quotient familial en 2012 et en 2013.