Manifestation à Paris contre le travail dominical

Les salariés des grands magasins parisiens étaient dans la rue vendredi dernier, suite à l’appel de l’intersyndicale Clic-P, pour manifester contre la loi Macron portant sur le travail dominical.

Entre 1000 et 2000 manifestants ont défilé du boulevard Haussmann à l’Hôtel de Ville de Paris pour dénoncer les conditions de mise en oeuvre du travail le dimanche. Les salariés des Galeries Lafayette, du Printemps, du BHV, du Bon Marché et de chez Gibert craignent que le volontariat et la majoration du salaire ne soient pas respectés. L’Expansion a recueilli les propos de Viviane, employée aux Galeries Lafayette qui indique que « la direction a laissé entendre qu’elle voulait ouvrir jusqu’à 52 dimanches par an, et que dans ce cas la majoration de salaire ne serait plus aussi importante ».

Bien qu’Emmanuel Macron assure que le travail dominical doit être payé double et compensé par un repos, le patronat ne semble pas vouloir respecter cet engagement. Les salariés redoutent qu’en ouvrant tous les dimanches, le chiffre d’affaires n’augmentent pas mais soit simplement réparti sur la semaine. En effet, les charges d’ouverture le dimanche sont plus importantes qu’un jour ordinaire et les magasins risquent de ne pas s’y retrouver. Olivier, un collègue de Viviane déclare à L’Expansion que les touristes, public cible de l’ouverture du dimanche, « achètent surtout les marques de luxe sur lesquelles le magasin lui-même fait peu de marge. C’est un service qu’on veut leur offrir, mais le chiffre d’affaires n’augmentera pas, il ne fera que se déplacer. Il n’y aura pas d’embauche. »

Concernant le volontariat, les manifestants dénoncent le projet de la direction des Galeries qui est de faire signer « des contrats d’engagements tous les six mois ». S’il semble difficile aux salariés d’éviter le travail dominical, cela sera encore plus compromis pour les démonstrateurs, plus nombreux que les employés, qui dépendent d’accords extérieurs aux grands magasins.

Le représentant de la CGT, Karl Ghazi appuie tous ces propos en démontrant que « le patronat, à long terme, ne peut pas y gagner s’il donne des contreparties importantes. Le Medef, qui se plaint toute l’année du coût du travail, prépare d’ailleurs le terrain en renvoyant les contreparties à des accords d’entreprise plutôt qu’à la loi ».

La loi Macron sera votée au Parlement début 2015.