Les syndicats CGT et FO unis contre la réduction du nucléaire

Le président du groupe électronucléaire français Jean-Bernard Lévy a détaillé lors de la présentation des résultats d’EDF le jeudi 12 février dernier, les grands projets pour le parc et la filière nucléaire française dans les années à venir. Des propos rassurants pour la CGT et la Fédération Energie de FO qui dénoncent depuis plusieurs mois déjà les effets néfastes de la réduction du nucléaire sur l’économie, l’emploi et l’efficacité de notre système énergétique.

Si le projet de loi de transition énergétique défendu par le gouvernement devrait être promulgué d’ici l’été prochain, certaines dispositions sensibles du texte ne sont pas du goût de tout le monde, et surtout pas du syndicat CGT qui dénonce la « logique de marchandisation » et la privatisation de l’énergie, qui apparaît à travers cette loi.

Dans le domaine nucléaire notamment, la CGT FNME (Fédération nationale des mines et de l’énergie) se mobilise depuis plusieurs mois maintenant pour contester la réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire dans notre mix énergétique national, une mesure qui selon elle, aura des effets catastrophiques pour l’emploi et la qualité du système énergétique français.

« Le nucléaire est une énergie sans carbone, qui permet un faible coût de l’électricité, avec des emplois qualifiés et assure à la France son indépendance énergétique », souligne le représentant de la CGT au comité central d’entreprise d’EDF Philippe Page, qui estime que les objectifs fixés par le gouvernement conduiront à l’arrêt inéluctable de 15 à 19 réacteurs sur les 58 répartis sur l’ensemble du territoire nationale. Une cataclysme pour l’emploi au sein du groupe EDF bien sûr mais également dans les nombreuses entreprises sous-traitantes et les commerces locaux tous dépendants de l’activité des centres de production nucléaire.

Qualifiant ce projet de loi de « démarche de sobriété imposée et de décroissance », la FO va même plus loin en considérant la réduction de la part du nucléaire comme une mesure absurde sans lien logique avec les réalités de la conjoncture économique. Le nucléaire « a permis de faire de la France un pays plus vertueux que l’Allemagne » en termes d’émission de gaz à effet de serre, précise FO qui considère ce texte mal adapté aux « besoins des citoyens et des entreprises ».

Cela étant et si le gouvernement a réaffirmé la semaine dernière son objectif de réduction malgré les réserves du Sénat quant au délai imparti, le président du groupe EDF, a quant lui tenu a rappelé l’importance de l’énergie nucléaire pour les décennies à venir et les nombreux investissements qui vont être réalisés. Le nucléaire, en tant que troisième filière industrielle française, présente aujourd’hui des bénéfices écologiques et économiques significatifs et des perspectives de développement prometteuses via le grand carénage destiné à prolonger la durée de vie des centrale et la construction de nouveaux réacteurs.

Le groupe français entend également renforcer sa coopération avec Areva dans une démarche de valorisation de la filière et du savoir-faire nucléaire français. Cette collaboration devrait s’articuler autour trois points essentiels, à savoir, le cycle du combustible amont et aval, la réussite des chantiers en cours, le développement d’un EPR optimisé et d’une nouvelle gamme de réacteurs de 1000 MW.

Crédits photo : Pymouss

2 comments

  • Association MZC
    http://www.ma-zone-controlee.com/
    Changeons,réinventons et partageons le temps de travail
    NOUS AVONS TOUTES ET TOUS A Y GAGNER
    Faites passez l’info

  • C’est pire que l’article le dit.
    La volonté du gouvernement, manipulé par l’idéologie Verte, est de remplacer le modèle électrique actuel, centralisé avec un opérateur intégré (EDF) qui assure production, transport et commercialisation de l’électricité et garantit la continuité d’approvisionnement, par un modèle décentralisé multi acteurs, tous évidemment de droit privé, dont aucun ne sera responsable de la continuité de fourniture.
    Le nucléaire devrait être (partiellement au moins) remplacé par des producteurs d’énergies dites renouvelables (solaire et éolien), l’hydraulique découpée en SEM attribuées à des prédateurs, tout comme le RTE.
    Qui en feront les frais ?: le citoyen-consommateur et les entreprises.
    Déjà, « à l’insu de leur plein gré » ils payent une taxe CSPE qui majore de +15% leurs factures EDF, pour un bénéfice nul : car cette taxe qui se veut écologique ne permet aucune réduction d’émissions de GES, EDF n’en émettant pas grâce au nucléaire et à l’hydraulique.
    Bref, le modèle mis en place à la Libération, qui a conduit à renforcer considérablement notre indépendance énergétique et à délivrer le kWh le moins cher d’Europe (et de loin), va être mis à mal par le pouvoir PS/Vert.
    Celui-ci se garde bien de dire que les tarifs vont augmenter très vite à cause de tous les intermédiaires qui se préparent à intervenir (opérateurs d’effacement, de capacité, de stockage), sans garantie qu’au final l’équilibre production consommation sera assuré. Et on sera invité à se serrer la ceinture, car comme le dit Negawatt, philosophie inspiratrice de nos dirigeants, « la meilleure énergie c’est celle que l’on ne consomme pas » : allez le dire aux démunis, souvent âgés, qui se privent déjà !
    Nos politiques n’écoutent plus les techniciens et les ingénieurs, c’est grave. Peut-être entendront-ils les syndicats ? Si les citoyens ne prennent pas conscience du danger qui les guettent, le déclin de notre pays sera encore plus profond.

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