Racisme : Israël mauvais élève

En Israël, circule une vidéo montrant deux policiers frappant un soldat israélien. Cet incident a provoqué une manifestation contre le racisme de la police. Elle a finalement dégénéré en affrontements. Pourquoi ?

Le soldat de la vidéo est un « Falashas », c’est-à-dire, un des 135 000 israéliens d’origine éthiopienne. Ils descendent de communautés coupées des autres juifs pendant des siècles. Une fois reconnus par les autorités religieuses d’Israël, ils ont émigré pour fuir la guerre civile en Éthiopie. Leur arrivée en Israël n’a pas été facile, et leur intégration pose toujours un problème. Ils sont victimes de racisme et leur méconnaissance de l’Hébreu les empêche de trouver du travail. En 2011, 45 % étaient sans emploi (le taux de chômage en Israël était alors de 5,6 %).

Leurs difficultés se retrouvent dans l’éducation ou dans le logement, les gens ne veulent pas louer parce qu’ils sont Éthiopiens et noirs. Une députée d’origine éthiopienne n’a pas pu faire un don de sang au motif que son sang « était particulier ». Certaines écoles refusent les enfants de cette communauté et 20 % des enfants Falashas ne sont pas scolarisés. N’ayant pas de poids économiques, les autorités ne se soucient guère de leur sort. Pire, ce racisme semble « s’institutionnaliser » et les Falashas sont devenus des boucs émissaires.

Les dernières manifestations de Jérusalem et de Tel Aviv ont révélé une plaie ouverte et une situation inadmissible au cœur de la société israélienne.

Crédit photo : Linda De Volder