La résistance aux antibiotiques alimentée par… Les entreprises pharmaceutiques

Une étude publiée le 11 juin démontre que les entreprises pharmaceutiques censées nous vendre des antibiotiques s’approvisionnent chez les producteurs chinois de médicaments qui déversent leurs déchets actifs dans la nature environnante, aggravant ainsi la résistance aux mêmes antibiotiques.

On connait bien le cercle vicieux, les bactéries sont de plus en plus résistantes, donc les antibiotiques de plus en plus forts, on en consomme plus chez les humains et dans l’élevage industriel et ainsi de suite. Selon l’organisation des consommateurs « SumOfUs », il y a aussi un autre facteur qui est passé largement inaperçu jusqu’ici, la pollution environnementale, et pas n’importe laquelle. Les usines chinoises rejettent des antibiotiques dans les cours d’eau proches des sites. Les bactéries non résistantes sont tuées par la pollution, alors que les bactéries résistantes survivent et se multiplient, créant des »superbactéries »qui peuvent se répandre à l’intérieur du corps humain. Elles peuvent  être transmises et grâce aux moyens de transport modernes, elles parcourent ainsi de très grandes distances.

Le plus grave c’est que l’enquête de SumOfUs a démontré pour la première fois les liens entre les usines chinoises qui rejettent des antibiotiques dans la nature et les grosses entreprises pharmaceutiques occidentales. L’enquête a révélé des relations commerciales entre des producteurs chinois, des intermédiaires indiens et les entreprises mondiales bien connues. On pourrait presque dire que la boucle est bouclée.

Il serait temps que les entreprises pharmaceutiques rendent leur chaîne d’approvisionnement plus transparente et prennent leurs responsabilités en matière d’approvisionnement et que la Commission européenne agisse pour que l’industrie cesse d’alimenter la crise mondiale de la résistance aux antibiotiques.

Crédit photo : notyourcat