Un intérimaire licencié après 700 contrats attaque Manpower

Le conseil des prud’hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis) va devoir étudier ce mercredi un cas hélas trop fréquent dans son principe. Un intérimaire, ayant travaillé pendant 30 ans pour la même entreprise en cumulant plus de 700 contrats d’intérim, attaque Manpower qui a décidé de le licencier.

Cet ouvrier malien, a enchainé des postes divers pour un total de 703 missions de travail temporaire, allant de deux jours à plusieurs mois et surtout toujours au profit de la même société « Placoplatre ». Puis un jour, il a eu l’idée saugrenue de demander à être en CDI, afin de pouvoir, faire venir en France sa femme et ses enfants. La réponse ne s’est pas fait attendre, il n’a plus été appelé.

Selon le Code du travail, le contrat d’intérim ne peut pas renter dans le cadre d’une  activité normale et permanente de l’entreprise. L’intérimaire, demande la requalification de ses missions d’intérim en contrat à durée indéterminée. Cela ne lui redonnera pas un travail, mais il a de fortes chances d’obtenir la requalification de ses missions d’intérim en contrat à durée indéterminée et donc des indemnités au regard de la durée du préjudice subi.

Manpower a refusé de s’exprimer avant l’audience. Mais comment des entreprises d’intérim, qui connaissent parfaitement le droit du travail peuvent-elles se retrouver dans des situations de faute aussi flagrantes ? Peut-être parce que le jeu en vaut la chandelle ? Certaines entreprises vont recourir à de nombreux intérimaires dont très peu se plaindront à la fin. Elles acceptent alors de payer pour le salarié qui entame une procédure. Elles préfèrent souvent cela à la régularisation de toutes les situations.

Crédit photo : Roger Coss