Jeremy Corbyn n’est pas un nouveau venu chez les travaillistes, mais il jouait plutôt un rôle de deuxième plan en représentant l’aile gauche du parti. La déroute des travaillistes aux législatives lui a donné un regain de popularité, qui donne à beaucoup quelques angoisses, car il apparaît trop à gauche pour être fédérateur.
Shocking ! Imaginez que ce monsieur voudrait par exemple, la fin de l’austérité, renationaliser le train et l’énergie, réinstaurer la gratuité des universités, et tenez-vous bien faire payer davantage d’impôts aux entreprises et aux plus riches. Ce politicien de 66 ans, réputé discret ne cache pas être intéressé par ce qui se passe dans le sud de l’Europe, et déclaré « J’ai été en Grèce, j’ai été en Espagne, c’est très intéressant de voir que les partis sociaux-démocrates qui ont accepté l’austérité et l’ont appliquée finissent par perdre de nombreux membres et soutiens ». Pour les jeunes et les syndicats, le socialisme sans compromis est, ce qui peut arriver de mieux à un parti dont ils jugent que le discours actuel diffère peu de celui des conservateurs. Il apporte de plus un peu de fraîcheur dans un débat plutôt ronronnant.
Il tombe cependant sous le feu des critiques des autres candidats travaillistes, et même l’ancien ministre Tony Blair, principal artisan du recentrage a mis en garde contre une candidature trop clivante. Contre les sceptiques, Jeremy Corbyn répond « Je représente la circonscription depuis 32 ans, j’y ai été élu 8 fois par des gens très divers ».
Crédit photo : Jasn’s