Loi El Khomri : raffineries bloquées et stations-service en pénurie

Les manifestations à l’encontre de la réforme du Code du Travail viennent de prendre une autre tournure. Des raffineries sont bloquées et depuis ce lundi des stations-service sont en pénuries.

Manuel Valls a eu beau gesticuler autant qu’il a pu avant le weekend du 20 Mai pour l’empêcher, la pénurie de carburant en France commence déjà à se faire sentir. Dès la fin de semaine dernière, des syndicalistes de raffineries de l’Ouest du pays avaient annoncé le blocage imminent des infrastructures avec comme répercussion le non ravitaillement de stations-service. Le Premier Ministre avait aussitôt annoncé qu’un décret autoriserait les camions de livraison d’essence à circuler le dimanche pour alimenter les stations et envoyé des CRS pour lever de force les barrages. Mais trois jours à peine plus tard, le pays commence déjà à ressentir les effets du blocage sans que les mesures du Premier Ministre aient changé quoi que ce soit.

1 600 stations-service sont ainsi en pénurie partielle et totale de carburant. Tout le grand Ouest et le Nord-ouest du pays est touché, de même que Paris. Le Nord, le Sud-est et le Sud-ouest commencent à manquer d’essence également. Au total, ce sont déjà près de 20% des infrastructures en France qui attendent désespérément qu’on les ravitaille. Un pourcentage qui est même en train de flamber côté raffineries puisque 6 raffineries sur 8 sont désormais bloquées.

Le projet de loi ne passe pas

Si la France se retrouve sous la menace d’une plus grande pénurie de carburant encore (le gigantesque site de Fos-sur-Mer ayant récemment annoncé le blocage de l’activité) c’est une nouvelle fois en raison du projet de loi El Khomri. Un projet qui ne passe décidément pas. Et pour cause car les salariés du secteur des raffineries craignent pour leurs conditions de travail : et en premier lieu le rabotage de la majoration des heures supplémentaires. Dans un secteur où elles sont légion, la loi El Khomri prévoit d’abaisser sensiblement leur majoration, de 25% à 10% à peine.

Le Premier Ministre appelle les syndicats à faire preuve de responsabilité en ne bloquant pas le pays et les syndicats appellent quant à eux au retrait pur et simple de ce projet de loi ultralibéral et qui remet en cause les conditions de travail des salariés. La loi El Khomri continue de scinder la société en deux. La droite n’avait même pas osé en rêver, la gauche l’a fait.