Un groupe de députés a remis un rapport contenant près d’une trentaine de propositions visant à faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle.
Le syndrome de l’épuisement professionnel, ou burn-out, aurait selon l’Académie de la médecine touché plus de 100 000 personnes en 2016 tandis que le nombre d’actifs présentant un risque élevé de manifester un tel symptôme a dépassé les 3 millions selon le cabinet Technologia.
Le burn-out est un problème de société qui n’est pas encore pleinement appréhendé et pris en charge. C’est la raison pour laquelle un groupe de députés a remis un rapport à la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale dans lequel 27 propositions sont formulées dans le but de mieux le reconnaître, le déceler et le traiter.
Le député PS Gérard Sebaoun a été on ne peut plus clair quant à l’importance de prendre en considération ce syndrome car il rappelle que « le burn-out n’est pas qu’un sentiment : il fait des victimes par dizaines, par centaines de milliers ». L’objectif du travail mené par le groupe de députés est clair : faire du burn-out la 99ième maladie professionnelle après la sciatique. Lui donner une réalité juridique afin que les salariés qui en souffrent puissent être accompagnés et indemnisés dans le cadre d’un arrêt de travail.
Le burn-out, nouvelle maladie professionnelle ?
A l’heure actuelle, le burn-out ouvre déjà sur une prise en charge par la Sécurité sociale, car des arrêts de travail sont prononcés par les médecins. Mais l’action du groupe de députés vise à faire inscrire ce syndrome en tant que véritable maladie professionnelle, reconnue comme tel. Cela aurait alors notamment comme conséquence de forcer quelque peu les employeurs à agir en amont pour les éviter. Pourquoi ? car une partie de la baisse des charges sociales dues par les employeurs est justement indexée sur le fait qu’ils obtiennent de bons résultants en termes de santé et de sécurité au travail. L’inscription du burn-out comme maladie professionnelle engendrerait alors une prise en considération plus importante du problème par les entreprises, motivées il est vrai par une question financière.
Aussi, cette reconnaissance donnerait la possibilité au salarié de voir les soins médicaux pris en charge à 100% par la Sécurité sociale tout en touchant une rente indexée sur son taux d’incapacité.