Le magazine 60 millions de consommateurs dénonce l’explosion des frais bancaires auxquels sont soumises les personnes étant en difficulté financière. Des frais souvent 10 fois supérieurs à ceux appliqués pour les clients lambda.
Déjà pénalisées par des difficultés financières dans leur quotidien, certaines personnes ont la tête enfoncées sous l’eau à cause de leur banque. Ou plus exactement à cause des frais totalement démesurés que leur banque pratiquent à leur encontre. Ce constat est celui fait par le magazine 60 millions de consommateurs dans sa dernière enquête sur le sujet. Pour le magazine, le constat est tout simplement alarmant car « Les consommateurs en difficulté financière persistante se voient prélever près de 300 euros de frais par an contre huit à neuf fois moins – 34 euros – pour les clients lambda en moyenne ».
L’enquête pointe ainsi du doigt « une machine infernale mise en place par l’ensemble des établissements bancaires, à l’exception notable des banques en lignes ». Ou encore un « matraquage qui met les relations avec les conseillers, qui n’ont pas toujours prise sur la situation, sous haute tension ».
Agios, frais d’incidents et frais de rejets… les banques se gavent
En cause, l’explosion du niveau des agios ponctionnés ainsi que les frais divers qui cumulés peuvent selon certains cas dépasser 3 000€ par an.
L’enquête révèle par exemple que la « commission d’intervention » est un mécanisme particulièrement pénalisant. Ces frais sont facturés par les banques en cas de dépassement du découvert autorisé. Une petite somme sur le papier, 8€, qui doit correspondre à la base au travail d’analyse effectué par le conseiller sur le compte de son client. Sauf que pour plus de 50% des cas de figure, tout est automatisé par un logiciel.
Mais d’autres frais viennent plomber les comptes des clients comme le frais de rejet d’un chèque. Pour un chèque émis d’une valeur inférieure à 30€ par exemple, les banques facturent 50€ de frais de rejet.
Une estimation du magazine fait ainsi état d’un taux d’intérêt de l’ordre de 20% en cas de dépassement de découvert autorisé. Pour autant, le magazine explique également que « La victime type n’appartient pas forcément aux populations les plus pauvres ». Mais à celles qui peuvent payer d’une manière ou d’une autre, soit les classes moyennes. D’ailleurs ces frais augmentent de manière proportionnelle voire exponentielle selon les banques pour des personnes dont les revenues dépassent 2 000€ par mois.
L’enquête révèle enfin qu’une seule banque ne matraque pas ses clients en difficulté : la Banque postale.