Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot est en train de faire machine arrière sur l’objectif de ramener la part du nucléaire à 50% d’ici 2025.
Emmanuel Macron et François Hollande s’y était pourtant engagés. Et Nicolas Hulot avait même enfoncé le clou, créant quelque peu la sensation. Dans ses premiers jours de prise de fonction, le ministre de la Transition énergétique avait clairement indiqué que la part du nucléaire dans la production d’électricité en France serait rapidement ramené à 50% d’ici 2025, contre 75% actuellement. En trame, l’idée était donc de faire la part belle aux énergies renouvelables : solaire, éolien, géothermie… Comme aux énergies nouvelles telles que le biogaz.
Mais la réalité a rattrapé le ministre. Les lobbys sont parvenus à leurs fins puisque l’homme a récemment fait savoir qu’il serait finalement « difficile » d’atteindre cet objectif. En réalité, plus que difficile même. L’engagement serait sur le point d’être tout simplement abandonné. Le ministre tente de se justifier en expliquant « Il sera difficile de tenir ce calendrier de 2025 sauf à relancer la production d’électricité à base d’énergies fossiles ». En clair : mieux vaut produire de l’électricité à partir de l’atome qu’à partir du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Une sorte de mini chantage écologique et climatique.
Machine arrière et tambouille politique
Nicolas Hulot n’échappe donc pas à la règle de la réalité politique avec ce virage à 180°. Les intentions les plus louables sont les plus complexes à mettre en oeuvre. Faire de la France un pays rapidement producteur d’électricité à partir d’ENR ne se fait pas en un claquement de doigt. Et surtout pas dans un délai aussi court selon le ministre : « Si l’on veut maintenir la date de 2025 […], ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement que si l’on voulait s’acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d’autres centrales thermiques ».
Le ministre souhaite à présent fixer une nouvelle date butoir pour diminuer sensiblement la part du nucléaire dans le bouquet énergétique du pays.