Le gouvernement va recourir aux ordonnances pour réformer la SNCF

SNCF, réforme

Edouard Philippe en a dit plus sur le projet de réforme de la SNCF. Le statut des cheminots serait abandonné et d’autres aspects seraient profondément modifiés.

Avec en préambule une phrase qui veut faire mouche (« La situation est alarmante, pour ne pas dire intenable. Les Français, qu’ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien », Edouard Philippe a présenté les contours de réforme de la SNCF. Le gouvernement pourrait même recourir aux ordonnances pour accélérer la cadence.

Le statu de cheminot n’existerai plus à terme, le premier ministre expliquant ainsi : « Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s’engager dans la SNCF, nous disons qu’ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du code du travail. A l’avenir, à une date qui sera soumise à la concertation, il n’y aura plus de recrutement au statut ». Il s’agirait alors de s’aligner sur les conditions de travail mises en place chez Orange et La Poste.

Les autres points de réforme

Même s’il n’utilise pas le terme, la privatisation de la SNCF semble bien sur les rails. Les deux entités composant la SNCF, SNCF Mobilités et SNCF Réseau seraient transformées en Sociétés Anonymes (SA) à capitaux publics. L’Etat pourrait ainsi se désengager de son obligation actuelle de se porter responsable de façon illimitée de la SNCF, et surtout de sa dette colossale.

Comme le préconise le rapport Spinetta, les petites lignes en région pourraient voir leurs dotations se réduire fortement, au profit d’investissements massifs sur le développement du réseau TGV. Des autocars prendraient le relai du train.

Enfin, l’ouverture des lignes TER à la concurrence européenne dès 2019 s’accompagnera d’une une loi qui devra poser le principe d’un transfert obligatoire du personnel de la SNCF chez les nouveaux exploitants.

Les fédérations CGT, UNSA, Sud-Rail et CFDT ont sitôt prévenu le gouvernement « qu’elles réagiraient de manière forte et avec détermination s’il entendait utiliser l’ordonnance en tout ou partie dans le cadre de la nouvelle réforme ferroviaire ».