En pleine réforme sur le statut de la SNCF et des cheminots, le gouvernement va s’attaquer au cours des prochains mois à celle concernant l’épineux dossier des retraites. Plusieurs points phares seront débattus et ne manqueront pas de soulever une vive contestation.
Le gouvernement veut marquer ses différences avec les précédents par la capacité qu’il a à lancer de nombreuses réformes en même temps ou presque. Celle de la retraite devrait ainsi être discutée courant 2018, plus probablement à la rentrée voire durant l’automne. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce vaste chantier va soulever de nombreuses polémiques de par la nature même des réformes envisagées.
Fin des régimes spéciaux
Le gouvernement entend ainsi mettre un terme aux régimes spéciaux. EDF, l’armée, Engie, la RATP ou encore les agents de la Banque de France bénéficient de régimes dits spéciaux. Plus de 42 régimes différents existent à présent, pour autant de mode de calcul ou presque. La réforme vise ainsi une mise à plat en supprimant l’intégralité des régimes spéciaux pour tendre vers un régime unique.
Alignement public-privé
Autre point majeur : l’alignement du secteur public sur celui du privé. Jugeant qu’il existe par là une inégalité fondamentale, Emmanuel Macron veut en finir avec les disparités conséquentes qui existent entre les deux régimes en termes de calcul du montant des pensions ou encore de l’âge de départ à la retraite. Reste que les fonctionnaires pâtiraient de cet alignement avec une perte du montant de leur pension comprise entre 7% et 21% du niveau actuel.
L’un des derniers éléments de la réforme porte sur la mise au point d’un nouveau mode de calcul. Deux possibilités sont envisagées : soit en mettant en place un système de retraite par points soit en créant un dispositif de « comptes notionnels ».
Dans le premier cas, les actifs engrangeront des points tout au long de leur carrière, des points qui se transformeront alors en pension de retraite. Le deuxième mode de calcul envisagé est celui des « comptes notionnels ». Dans ce cas, chaque actif dispose d’un compte virtuel sur lequel il capitalise ses cotisations tout au long de sa carrière professionnelle. Au moment de son départ en retraite, le montant de ce capital est changé en pension de retraite en se basant sur un « coefficient de conversion ». Un coefficient qui serait préalablement défini en prenant en compte des éléments tels que l’âge de départ à la retraite et l’espérance de vie. Le capital constitué serait ensuite divisé par le coefficient et le résultat de l’opération donne la pension annuelle de chaque retraité.