La promesse de campagne d’Emmanuel Macron visant à accorder les allocations chômage aux salariés démissionnaires est en grande partie reniée. Des conditions beaucoup plus strictes sont définies.
« Nous ouvrirons les droits à l’assurance-chômage aux salariés qui démissionnent ». Cette belle promesse du candidat Macron laissait entrevoir un juste équilibre dans sa vision de la politique, sorte de positionnement social-libéral. Une promesse qui plus est des mieux placées dans le programme puisque apparaissant à la quatrième place des mesures phares. Le candidat assurait alors que « tous les cinq ans, chacun y aura droit, s’il choisit de démissionner pour changer d’activité ou développer son propre projet personnel ».
Mais vient à présent le moment de concrétiser cette belle promesse, celle visant ni plus ni moins à créer une assurance-chômage universelle. Et là ça coince. L’Assemblée nationale a entamé les débats sur la loi relative à la liberté de choisir son avenir professionnel. Mais en coulisse, le clan Macron a fait une marche arrière des plus brutales sur la question, en définissant des conditions d’octroi des plus strictes de telle manière à ce qu’à peine 30 000 personnes puissent en bénéficier contre 1 million de démissionnaires comptabilisés par année. Le gouffre. La raison ? Si la mesure s’appliquait bel et bien à tous les salariés démissionnaires, la note annuelle frôlerait la barre des 3 milliards d’euros voire 5 milliards et même 14 milliards pour la première année. Bien trop pour l’exécutif.
Sur demande du gouvernement, les partenaires sociaux ont défini les conditions d’accès aux allocations chômage :
- une ancienneté de 7 ans
- une commission paritaire régionale statuera sur le caractère sérieux du projet professionnel du salarié démissionnaire
- le projet devra répondre « aux besoins du marché du travail »
- le projet sera suivi de près par Pôle Emploi
Enfin, les professions libérales, artisans, commerçants, agriculteurs et entrepreneurs sont ceux qui profiteront le moins de cette mesurette : la loi prévoit « un droit de 800 euros par mois pendant six mois. Il sera destiné aux indépendants qui sont en liquidation judiciaire et qui avaient un bénéfice annuel autour de 10.000 euros » comme le déclarait récemment Muriel Pénicaud.