Êtes-vous en situation de précarité énergétique?

Depuis plusieurs années à présent, l’expression précarité énergétique intervient dans le débat public au sujet des ménages se trouvant dans cette situation problématique à plus d’un titre. Mais de quoi parle-t-on exactement ? 

La précarité énergétique, c’est quoi ?

La précarité énergétique désigne une situation dans laquelle un ménage se trouve lorsqu’il ne peut pas chauffer correctement et convenablement son logement. L’expression est utilisée depuis une vingtaine d’années au Royaume-Uni et la France en propose une définition dans la loi du 12 juillet 2010 : « est en situation de précarité énergétique une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ».

Le concept de précarité énergétique peut ainsi se définir comme étant la difficulté voire même l’incapacité totale à pouvoir chauffer correctement son habitat et à un coût acceptable sinon raisonnable.

Loin d’être un épiphénomène, la précarité énergétique concerne entre 4 et 5 millions de foyers en France, soit 14 % de l’ensemble des ménages en France, soit 12 millions de personnes.

Il est par ailleurs possible de définir une sorte de pallier au-dessus duquel un foyer peut se trouver dans cette situation. C’est ainsi le cas lorsque un ménage consacre au moins 10 % de ses revenus pour payer ses factures d’énergie : électricité, gaz, chauffage, eau chaude sanitaire…

L’Ademe – Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie – a publié les résultats de l’étude menée par l’Observatoire de la précarité énergétique : les 5 millions de foyers les plus modestes consacrent 15 % de leurs revenus pour leurs factures d’énergie contre 6 % seulement pour les ménages les plus aisés. C’est pour cette raison que de nombreux observateurs arguent que la précarité énergétique constitue une forme de double peine : d’un côté la qualité de vie dans le logement est médiocre voire pire encore et de l’autre une partie conséquente des revenus est engloutie dans le règlement des factures d’énergie.