Le président de droite nouvellement élu Kyriákos Mitsotákis a lancé une opération contre le quartier d’Exarcheia à Athènes le lundi 26 août. Cette zone est bien connue pour être un haut lieu d’organisation anarchiste et anti-autoritaire. Des évacuations ont eu lieu dans plusieurs squats accueillant migrants et activités politiques
Les squats Trikoupi 17, Transito, Rosa de Foc et Gare étaient les premières cibles de l’opération. Les familles de migrants qui habitaient sur place sont désormais dans des camps de rétention. Ces camps sont réputés pour leur insalubrité et leur surpopulation.
Le quartier d’Exarcheia est depuis longtemps la bête noire de la droite et de l’extrême droite grecque. Depuis l’élection de Kyriákos Mitsotákis le 7 juillet dernier le président semblait en avoir fait une affaire personnelle. Il avait ainsi promis de ; « nettoyer Exarcheia en un mois ».
Un lieu d’opposition historique
Le quartier est pourtant un lieu historique de l’opposition à la dictature des colonels ; notamment à travers l’université polytechnique. En 2008 l’assassinat du jeune anarchiste Alexis Grigoropoulos par un policier dans le quartier avait provoquée un mois d’émeutes urbaines dans le pays. En tout il existe 23 squats dans le quartier et 26 dans les alentours ; soit un total de 49 lieux de vie et d’organisation politique. Il faut aussi ajouter à cela diverses structures autogérées et lieux apparentés au mouvement social.
La pression policière n’est toujours pas retombée et on ignore encore jusqu’où compte aller le gouvernement. La violence des interpellations et les arrestations de migrants ont provoqué de nombreuses protestations. Amnesty International a ainsi protesté officiellement contre l’arrestation de plusieurs dizaines de mineurs. En tout près de 150 personnes auraient été arrêtées au cours de l’opération. Plus récemment la police a lancé une attaque contre un salon du livre en plein air et contre le bar militant K*VOX, blessant grièvement un militant.
En réaction les habitants et militants du quartiers ont attaqué la police à plusieurs reprises au cours de ces derniers jours. Une manifestation de protestation a également été l’occasion d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Morgan Penbas