A Biarritz, la taxe numérique a perdu des plumes 

G7, taxe numérique

A en croire messieurs Macron et Le Maire, le sommet du G7 de Biarritz aurait permis à Donald Trump d’enfin comprendre qu’il fallait taxer les activités du numérique. «  La discussion au G7 a été décisive pour faire comprendre qu’il existait des trous dans la taxation internationale », a déclaré  le ministre de l’économie et des finances mardi 27 août, sur LCI.

Trump, pas un «  grand fan  » des GAFA

Que le G7 ait ouvert les yeux du président étasunien sur la nécessité d’une taxe numérique est une belle histoire, à laquelle nos dirigeants aimeraient sûrement nous faire croire, mais ce n’est qu’une fable. 

En effet, les Etats-Unis travaillent depuis des mois en étroite collaboration avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), pour mettre en place une taxe sur les activités dites «  non routinières  » de toutes les multinationales. Les exigences américaines sont donc bien plus ambitieuses que la taxe française sur le numérique, qui ne concerne que 30 entreprises. 

Difficile de croire, donc, que messieurs Macron et Le Maire aient eu une quelconque incidence sur la soi-disant prise de conscience du président américain, surtout quand on sait que Donald Trump n’a jamais été un  «  grand fan  »  des géants de la Silicon Valley.

Contre une taxation française

Donald Trump accepte l’idée d’une taxation globale des entreprises du numérique, mais pas celle d’une taxation  française  des entreprises étasuniennes, et c’est là qu’est toute la nuance. C’est en réponse à cette attaque que le président américain a émis la menace de mesures de rétorsion sur le vin français, que Paris a pu éviter, mais non sans revoir sa taxe numérique au passage. 

Ainsi, la taxe française sera remplacée «  immédiatement  après l’accord de l’OCDE  », pour éviter un doublon, mais surtout, Paris a accepté de rembourser rétroactivement les entreprises touchées par cette taxe grâce à des crédits d’impôt. 

«  On ne peut pas toujours céder aux pressions  », assurait crânement Emmanuel Macron sur France 2, lundi 26 août, alors que c’est exactement ce qu’il venait de faire.