« Notre objectif, c’est que la Française des jeux (FDJ) puisse être privatisée d’ici la fin de l’année, sans doute d’ici la fin du mois de novembre, sauf évidemment s’il devait y avoir un écroulement du marché », a déclaré le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire. La FDJ sera donc sûrement la première entreprise publique privatisée sous le quinquennat, avant Engie et sûrement Aéroports de Paris (ADP).
L’Etat vend la poule plutôt que les œufs
La manœuvre passe inaperçue, cachée dans l’ombre du scandale ADP, pourtant le gouvernement souhaite là aussi se défaire de l’une de ses poules aux œufs d’or. Une fois encore, le gouvernement de monsieur Macron va privilégier un intérêt financier à court terme à une activité lucrative rapportant un revenu constant à l’Etat. Une procédure motivée par rien si ce n’est l’espoir d’un désendettement minime et immédiat, qui viendra gonfler le rang des décisions prises dans le seul souci électoral.
Car la FDJ, dont l’activité est en croissance, est sans conteste lucrative pour l’Etat (3,3 milliards en 2018). L’entreprise a notamment enregistré une hausse de 7,2 % des mises par rapport à la même période de 2018, soit 8,42 milliards d’euros, tandis que son chiffre d’affaires a augmenté de 5,2 %, pour une valeur de 944 millions d’euros.
La part belle aux actionnaires
L’Etat, qui possède 72 % du capital de la FDJ en conservera 20 %, et les associations d’anciens combattants, actionnaires à 14 %, conserveront leurs parts. En effet, la Loterie nationale, rebaptisée Française des jeux en 1991, avait été créée en 1933 pour venir en aide aux « gueules cassées ».
Monsieur Le Maire a tout de même précisé que parmi les 52% mis en vente par l’Etat, « il y aura une part réservée au grand public avec une possibilité d’actions gratuites pour tous les actionnaires qui accepteraient de détenir plus longtemps leurs actions ». Le ministre s’est toutefois bien gardé de préciser quelle serait cette part.