La journaliste Hajar Raissouni porte plainte pour torture suite à son arrestation pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage ».
Le 31 août dernier la journaliste marocaine de Akhbar Al Yaoum est arrêtée par la police dans un cabinet gynécologique de Rabat. Elle est en compagnie de son fiancé et présente une hémorragie. Malgré la présence du personnel médical la police décide de l’arrêter pour un flagrant délit « d’avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage ».
En plus des protestations et de la réfutation des accusations Hajar Rassouni porte aujourd’hui plainte pour torture. La police l’aurait en effet forcé à un examen médical lors de son interrogatoire ; « une violation de son intégrité physique et morale » selon les propos de son avocat Mohammed Sakdou. Cette procédure aurait été effectuée afin de forcer les aveux de la journaliste ; d’où l’accusation de torture.
Ciblée pour son rôle de journaliste ?
L’enjeu est évidemment l’interdiction de l’avortement par le Maroc. Par ailleurs le gynécologue présent nie toute tentative d’avortement. Le médecin a fait son travail pour aider une personne en situation d’urgence ; chose que permet la loi marocaine.
Selon le gynécologue Chafik Chraibi, président de l’association marocaine contre l’avortement clandestin, ces affaires ont des effets dramatique. Désormais beaucoup de médecins refusent de pratiquer un avortement, même dans un cadre légal. Enfin cette criminalisation a outrance a pour effet d’augmenter le nombre d’avortements clandestins avec les effets que l’on connaît.
Il faut ajouter que certains pensent que cette attaque contre Hajar Raissouni n’est pas un hasard. Cette journaliste serait connue pour oser traiter de « sujets qui fâchent » selon son oncle.