Les entreprises sont assises sur un pactole de 1100 milliards d’euros

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Selon l’analyste financier Moody’s, les entreprises non-financières de la zone Emea (Europe, Moyen-Orient «  Middle East  », Africa) disposaient fin 2018 de 1085 milliards d’euros dans leurs caisses. 

Cadeaux fiscaux

Ces résultats impressionnants sont le fruit d’avantages fiscaux dont ont bénéficié les entreprises françaises en 2018. Ces dernières ont, par exemple, vu leurs cotisations sociales baisser de 20  milliards d’euros environ, tandis que le crédit d’impôt sur les sociétés a lui augmenté de 20  milliards d’euros. Grâce à ces cadeaux, les entreprises françaises sont celles qui ont rassemblé le plus d’argent selon Moody’s, à l’image d’EDF, qui a emmagasiné 34 milliards d’euros, et de Total, avec stock de 26 milliards d’euros.

Absence de redistribution 

Mais plus que le montant, c’est l’utilisation de cet argent qui fait grincer des dents. Au lieu de le réinvestir dans l’emploi ou le capital, de nombreuses entreprises préfèrent le laisser dormir et s’en servent de coussin de sécurité pour pallier d’éventuels problèmes liés à la conjoncture économique. D’autres entreprises, par contre, gardent simplement leur argent pour racheter des entreprises concurrentes et s’emparer de leurs parts de marché.

Selon Richard Morawetz, analyste chez Moody’s, un ralentissement économique généralisé en Europe pourrait en effet entraîner une baisse du cash dans certains secteurs, tout comme un Brexit dur entraînerait un besoin de trésorerie pour faire face à l’accumulation des stocks. 

Mauvaise redistribution

Mais si seulement les entreprises se contentaient de garder leur argent ! Hélas, elles en redistribuent une partie, et souvent mal. Ainsi, au lieu de moderniser leur outil de production ou d’augmenter les salaires, les entreprises préfèrent investir dans des entreprises étrangères, dans un souci d’optimisation fiscale. 

Et tout cela sans parler des dividendes ! En 2018, le salaire moyen en France n’a progressé que de 2%, alors que les dividendes versés par les entreprises du CAC40 ont augmenté de 12%, pour une valeur de 60 milliards d’euros.