Emprisonnés par la police de la pensée

Trois jeunes allemand ont été condamnés à 2 et 3 mois de prison ferme suite à un contrôle à proximité du G7 avec de la littérature gauchiste

Les trois jeunes gens étaient également accusé de port d’armes, mais cette accusation a finalement été annulée par le juge. On accuse désormais ces jeunes de « participation à un groupement formé en vue de commettre des dégradations ou des violences ». Cette accusation fourre-tout est très souvent utilisée afin de criminaliser le mouvement social. De nombreux gilets jaunes en ont d’ailleurs fait les frais.

Cette accusation a ceci d’original qu’elle permet de condamner l’intention supposée de l’accusé sur la base d’éléments plus ou moins crédibles ou sur la base de témoignages et de renseignements policier. En l’occurrence, ce qu’on reproche aux trois jeunes allemands c’est d’être « de gauche ». On croirait à un mauvais scénario de film dystopique.

Certains en viennent à penser que le délire sécuritaire que représente le G7 de Biarritz devait se justifier par ce genre d’affaires. Ces trois jeunes ont entre 18 et 22 ans et se rendaient en vacances au pays basque avec un groupe d’amis.

Privation des droits élémentaires

Depuis leur arrestation les jeunes gens ont été séparés dans trois prisons séparés. On leur a aussi interdit de prévenir leurs parents. Ces derniers se sont longtemps inquiétés, craignant un accident de voiture. L’ambassade allemande de Paris a fini par répondre à leurs parents inquiets que les jeunes ne souhaitaient pas de contact, avant de reconnaître qu’ils n’avaient pas réussi à les joindre.

Les autorités françaises, magnanimes, on fini par signifier à la famille qu’elles pourraient contacter leurs enfants par voie postale ; une requête estimée à trois semaines. Le plus jeune a cependant eu le droit d’écrire une lettre à sa famille. Les jeunes gens ont déjà été condamnés et le délai pour faire appel est passé depuis le 2 septembre. On sait aujourd’hui qu’ils n’ont pu préparer correctement leur défense ; accès à un traducteur impartial, avocat de leur choix, contact avec leurs parents etc.

Une affaire exemplaire parmi d’autres

En plus de cette affaire honteuse il semble que la police allemande ait fourni des listes de personnes fichées aux autorités françaises. L’affaire est devenu publique après qu’un député de Die Linke se soit inquiété de voir un journaliste freelance expulsé de France. Une liste de noms de militants de gauche a bien été fourni à la police française.

Le député Andrej Hunko a aussi exigé des explications du ministère des affaires étrangères allemand et de l’ambassadrice de France en Allemagne. Il souhaite par ailleurs aborder la question de la répression française sur le mouvement des gilets jaune auprès du Conseil de l’Europe. Cette institution est chargée de veiller au respect des droits fondamentaux et des libertés.

Il est surprenant que plus de voix ne s’élèvent contre ce qui est en train de se passer. En plus de la condamnation de personnes sur la base de leurs intentions supposées, nous avons ici la preuve d’une coordination de ce type d’opération à un niveau international. La France et l’Allemagne se coordonnent pour condamner et poursuivre des individus fichés sur la base de leurs opinions politiques. Où sont donc les grands défenseurs de la liberté d’expression quand les militants de gauche sont victimes de la répression ?