Mercredi 18 septembre, l’Allemagne a prolongé de six mois son embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite. Une décision courageuse, que serait bien inspirée de suivre la France, qui elle ne compte pas renoncer à son second client (après l’Inde).
Ce prolongement, effectif jusqu’en mars 2020, fait suite à un premier moratoire sur les armes décidé par Angela Merkel en octobre 2018, suite à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
Crimes de guerre et atteintes aux droites de l’homme
Les exécutions capitales, meilleur moyen de faire taire les opposants politiques, sont monnaie courante à Riyad, mais c’est hors de ses frontières que la monarchie wahhabite est la plus meurtrière. Depuis sont entrée en guerre au Yémen en 2014, la coalition emmenée par Riyad contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, a causé la mort de plus de 200 000 civils. La plupart sont des « morts indirects » ayant péri lors de la crise humanitaire causée par la destruction du pays, mais d’autres sont des « morts directs », tombés sous le feu de la coalition.
Selon l’ONU, Riyad s’est rendue coupable de nombreux crimes de guerre dans ce conflit. Ses exactions vont des tirs aériens, visant aussi bien les populations civiles que les forces adverses, à l’utilisation de la famine comme arme de guerre, sans oublier la torture, les viols, les détentions arbitraires, les disparitions forcées et le recrutement d’enfants soldats.
Macron ferme les yeux
Contrairement à Angela Merkel, qui a privilégié le côté éthique en estimant qu’il n’était plus possible de soutenir un allié bafouant les droits de l’homme, le président français a choisi de privilégier l’argent ( 11 milliards d’euros de commande en 9 ans pour l’Arabie saoudite ), au détriment des engagements internationaux de la France ( le traité sur le commerce des armes de l’ONU, et la position commune adoptée par le Conseil européen ).