Vendredi 20 septembre à la mi-journée, la vie de plusieurs dizaines de communes sarthoises s’est figée lors d’une forte mobilisation pour dire « stop à la désindustrialisation » du département. Le mouvement, baptisé « Sarthe morte », est une réponse directe à la mise en liquidation de l’usine de papier Arjowiggins.
Résultat de manoeuvres financières
Le mouvement « Sarthe morte » se cantonne principalement au triangle formé par les villes du Mans, de Montval-sur-Loir et de Saint-Calais, et son épicentre est Bessé-sur-Braye. C’est là que se trouve l’immense usine de papiers recyclés haut de gamme Arjowiggins, placée en liquidation judiciaire fin mars. Ses 600 salariés, répartis entre la Sarthe et le Loir-et-Cher et désormais sans emploi, ont décidé de se mobiliser vendredi pour protester contre l’inaction du gouvernement, et faire valoir leurs droits.
Leur licenciement est d’autant plus insupportable qu’il est la conséquence de manœuvres financières du groupe Sequana, propriétaire d’Arjowiggins, et de son PDG Pascal Lebard. Mais le scandale ne s’arrête pas là, étant donné que les dîtes manœuvres ont été soutenus par la Banque publique d’investissement (BPI), un organisme supposé être le bras armé de l’État dans le secteur industriel. Et pour couronner le tout, il s’avère que le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui s’oppose formellement à toute relance de l’usine depuis 6 mois, a des liens personnels avec monsieur Lebard.
LaRem fait l’autruche
Le collectif de citoyens à l’origine du mouvement a rassemblé plus de dix mille signatures pour dire « stop à la désindustrialisation de la Sarthe ». Parmi elles figurent les signatures de nombreux élus, comme les présidents du conseil départemental (LR) et de la communauté urbaine du Mans (PS), ou les maires d’Allonnes (PCF) et de Bessé (Modem). En revanche, nulle trace de la députée LaRem du secteur, Pascale Fontenel-Personne, qui est restée étonnamment silencieuse.