En pleine crise climatique, Total va grossir ses dividendes 

Total, dividendes

Mardi 24 septembre, suite à une réunion des investisseurs se tenant à New York, le géant français du pétrole et du gaz a annoncé qu’il comptait augmenter de 5 à 6 % par an les dividendes pour ses actionnaires.

Les 3% annuels ne suffisent pas 

Total, qui augmentait jusqu’à maintenant les dividendes de 3% par an, a décidé de les accroître encore davantage, en se donnant comme objectif une augmentation de 5  % ou 6  %.  «  La mise en œuvre de sa stratégie de croissance durable et rentable dans le pétrole et le gaz donnent une visibilité accrue sur le futur du groupe  », s’est contenté d’écrire le groupe dans un communiqué.

«  Ces décisions traduisent la confiance du conseil d’administration dans la capacité du groupe à assurer une croissance rentable et durable dans les années à venir  », répète le communiqué, Total n’hésitant pas à ressortir cette formule de «  croissance rentable et durable  » à tort et à travers.

Bénéfices colossaux

Les investisseurs de Total font pression pour augmenter les dividendes, et accroître encore les investissements. Il espèrent ainsi financer les projets les plus rentables, au détriment des projets durables, et, bien sûr, de la situation des employés.

Total va donc céder pour 5 milliards de dollars (4,5  milliards d’euros) d’actifs d’ici fin 2020, et investir ce nouveau capital dans des projets à bas coût. Mais plutôt que de chercher toujours la rentabilité, le groupe devrait se tourner vers le durable, d’autant que l’entreprise française croule sous les bénéfices. Total a en effet réalisé 8,6 milliards d’euros de bénéfice net en 2017, 11,4 milliards en 2018, et cette année, malgré les fluctuations sur le prix du baril, il a enregistré un bénéfice de 5 milliards d’euros pour le premier semestre. 

Et comble de la provocation, le géant français a fait son annonce à quelques mètres seulement du siège de l’ONU, où se tenait le sommet pour le climat lors duquel le secrétaire général, Antonio Guterres, et la jeune militante écologiste suédoise, Greta Thunberg, ont exhorté les gouvernements à «  cesser de subventionner l’industrie mourante des énergies fossiles  ».