Alors que Michelin vient d’annoncer la fermeture, d’ici à 2021, du site allemand de Bamberg, les salariés français du site de La Roche-sur-Yon (Vendée) s’inquiètent du sort de leur usine.
Délocalisation
« Depuis plusieurs mois, la direction réfléchit à l’avenir des productions en Europe de l’Ouest (France, Italie, Allemagne, Espagne – NDLR) », explique Michel Chevalier, délégué syndical central CGT chez Michelin. « Le discours est toujours le même : on coûte trop cher. C’est devenu le leitmotiv de la direction pour justifier des coupes dans les effectifs et pour recentrer la production sur les sites asiatiques, en Chine, en Inde ou en Indonésie ».
Gonflement des prix
« Michelin privilégie sa marge au détriment de tout le reste », constate le syndicaliste, qui dénonce la politique d’augmentation des prix de vente décidée par la direction. Selon lui, ce choix comptable a fait « perdre des parts de marché significatives » au constructeur, ses concurrents tirant bien mieux leur épingle du jeu que lui. « Les autres industriels du pneu, Goodyear, Bridgestone, Continental… ont tous récupéré de la commande, mais pas Michelin, que les constructeurs boudent parce qu’il vend trop cher », souligne Michel Chevalier.
Licenciements
Et la perte de ces parts de marchés se répercute immanquablement sur l’emploi. A La Roche-Sur-Yon notamment, les 650 salariés de l’usine spécialisée dans les pneus de poids lourd s’inquiètent, leur situation ayant été jugée « très préoccupante » par Florent Menegaux, le nouveau président de Michelin.
Mais pour la CGT, la messe est dite, et la décision de fermeture de l’usine vendéenne d’ores et déjà actée. Pire encore, le syndicat redoute un « chantage à l’emploi » dans les autres usines, basé, selon Michel Chevalier sur « des accords locaux en dessous du Code du travail et de la convention collective ».