Jeudi 10 octobre, le fabricant de pneumatiques Michelin a annoncé la fermeture de son usine vendéenne de La Roche-sur-Yon d’ici fin 2020. La CGT est aussitôt montée au créneau, dénonçant une « stratégie aveugle d’augmentation des marges » et une « logique de délocalisation ».
Production à l’étranger
« On est complètement à plat, abasourdis », fulmine le délégué syndical Anthony Guilloteau. « Certains dirigeants nationaux étaient là, dans les locaux, mais n’ont même pas daigné nous adresser la parole. Par contre, ils ont pris le temps de répondre longuement aux journalistes. C’est de l’humiliation, une insulte, Michelin n’a aucune humanité. »
« On s’y attendait », avoue Michel Chevalier, délégué syndical central CGT, qui regrette qu’ « aujourd’hui, les salariés de La Roche-sur-Yon sont les nouvelles victimes d’une orientation stratégique exclusivement tournée vers l’accroissement des marges ».
« Les résultats du groupe sont très bons au premier trimestre », affirme le syndicaliste, pour qui « la fermeture de l’usine va servir uniquement à charger les sites de production Michelin à l’étranger », hors Europe, « pour dégager encore plus de marges ».
Plans de mobilités
Pour mener à bien cette fermeture, la direction de Michelin promet « d’accompagner chacun des 619 salariés » par des plans de mobilité, interne ou externe. Or, « ça fait trente ans que j’entends ça ! » s’emporte Michel Chevalier : « Il n’y a quasiment plus d’usines Michelin en France. Plus ils ferment de sites, moins il y a de possibilités de reclassement. A Tours ils avaient promis la même chose. Finalement, la moitié du site est à l’abandon » .
Mais les salariés n’ont pas dit leur dernier mot. « On ne va pas se laisser faire, nous allons nous battre sur tous les fronts pour sauvegarder nos emplois », promet Anthony Guilloteau, qui appelle à la grève et à une manifestation massive le 24 octobre, sur le site de La Roche-sur-Yon.