Depuis mercredi les combats font rage dans le nord de la Syrie, entre l’armée turque et les Forces démocratiques syriennes (FDS). Les Kurdes, qui malgré une résistance farouche ne cessent de reculer, abandonnent dans leur sillage des prisons pleines de djihadistes, qui profitent du chaos pour s’enfuir.
12 000 djihadistes détenus
Les Kurdes avaient averti qu’un assaut turc contre leurs positions entraîneraient probablement une résurgence de Daesh, et les événements récents, dont la réactivation des cellules dormantes djihadistes, leur ont donné raison.
L’Etat islamique profite notamment des bombardements aux alentours des prisons pour tenter de libérer ses membres. Les Kurdes détiennent en effet 12 000 combattants de Daesh, principalement Syriens et Irakiens, parmi lesquels se trouvent aussi 3 000 étrangers, originaires de 54 pays différents.
Vendredi 11 octobre par exemple, cinq djihadistes se sont échappés d’une prison grâce à l’explosion d’une voiture piégée. Et « 785 proches de membres étrangers de l’EI ont fui le camp d’Aïn Issa », a révélé l’administration kurde : « Ils ont attaqué les gardes et ouvert les portes. » Une évasion rendue possible seulement car une partie des gardiens du camp étaient allés prêter main-forte aux FDS combattant à 10 km de là.
Impuissance occidentale
Les Américains quittent la zone, et la France, elle, est totalement impuissante. « Nous souhaitons que la Turquie termine au plus vite l’intervention qu’elle a commencée, que nous avons évidemment condamnée », a simplement déclaré la porte-parole du gouvernement français, Sibeth Ndiaye.
Or, il en faut bien plus pour impressionner le sultan Erdogan. « Depuis que nous avons lancé notre opération, nous faisons face à des menaces de sanctions économiques ou d’embargos sur les armes. Ceux qui pensent pouvoir nous contraindre à reculer avec ces menaces se trompent », a prévenu le président turc.