État d’urgence à Santiago

Le président a annoncé la mise en place de l’état d’urgence dans l’espoir de faire taire le mouvement social qui enflamme le pays

Le mouvement a débuté autour de la question de l’augmentation des prix des transports en commun. De nombreuses actions directes ont été menées, notamment par les étudiants qui sont à l’avant-garde de la contestation. Des attaques ont été menées contre des stations de métro, des bâtiments et les forces de l’ordre. Les manifestations ont également été la cible d’une violente répression policière.

L’État d’urgence est une mesure mise en place sous la dictature de Pinochet, ce qui fait craindre le pire à d’importants secteurs de la population. Les forces armées et notamment des véhicules blindées patrouillent actuellement les rues de la capitale. Cette présence menaçante ne s’était pas vue depuis le tremblement de terre de 2010.

Cette mesure d’exception peut en théorie durer 15 jours. L’état d’urgence permet notamment de restreindre la liberté de circulation et de réunion. Des mesures permettant de condamner les contrevenants à près de 20 ans de prison sont aussi prévues. Le président Sebastián Piñera a annoncé la mesure dans un discours télévisé ; « Il n’y a pas de place pour la violence dans un pays ayant comme principe le respect de l’état de droit ».

L’étincelle met le feu au pays

Pour l’instant la mesure ne semble pas avoir dissuadé les manifestants. Vendredi dernier des affrontements ont encore eu lieu avec les forces de l’ordre. Les policiers ont tenté sans succès d’empêcher les manifestants de mettre le feu au siège social de Enel. L’entreprise énergétique italienne ayant eu la mauvaise idée d’augmenter ses prix de 10 % dernièrement.

De nombreux rapports font état d’une grande violence de la police vis à vis des étudiants et lycéens qui sont au cœur du mouvement. On possède malheureusement encore peu de nouvelles à ce sujet. Ce mouvement dépasse pourtant largement des questions estudiantines. Les problèmes de coûts de la vie sont la raison principale de cet important mouvement populaire. Les manifestants soulèvent des problèmes liés au services publics de façon générale et tout spécialement la Santé et l’Éducation. La colère est actuellement également en train de se tourner vers les carabineros, la police nationale chilienne, dont la brutalité a choqué de nombreuses personnes. Les étudiants appellent également à une grève générale pour lundi prochain ; le mouvement n’en est qu’à ses débuts.