Mardi 22 octobre, Emmanuel Macron s’est rendu à Mayotte pour soutenir son plan de développement à trois branches : la santé, la sécurité et l’immigration. Toutefois, contexte actuel oblige, le président a surtout parlé de la dernière.
« Plan Shikhandra »
A Mayotte, le droit du sol a récemment été « aménagé » pour lutter contre l’immigration clandestine venue principalement des Comores (dont Mayotte fait géographiquement partie). En effet, il faut désormais justifier de trois mois de résidence à Mayotte pour pouvoir se prévaloir de ce droit, une condition qui constitue une flagrante entorse au droit constitutionnel.
Pour accompagner cet aménagement, la ministre des Outremers, Annick Girardin, a présenté, en août dernier, un nouveau plan« civilo-militaire » baptisé « Shikandra », « dont l’objectif est de porter le nombre d’expulsions jusqu’à 25 000 pour 2019 ». Un nom maladroitement choisi, en référence à un gros poisson local, le Shikandra, qui ne devient agressif qu’en cas d’attaque. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’exécutif opte pour un humour douteux à Mayotte. Le 3 juin 2017, Emmanuel Macron avait en effet déclaré que les kwassa-kwassa, les bateaux de pêche mahorais, servaient surtout à « ramener du Comorien ».
Et le 7 octobre dernier, la députée LREM de Mayotte, Ramlati Ali, a même osé adapter un slogan bien connu et fortement connoté : « Rendre Mayotte aux Mahorais ».
Enveloppe de 1,6 milliard d’euros
Outre l’immigration, le président va également aborder des questions de développement et de services publics, en mettant bien sûr l’accent sur le sécuritaire. Pour soutenir ce plan, une enveloppe de 1,6 milliard d’euros a été débloquée, qui seront notamment utilisés pour réduire le taux de chômage qui culmine à 35%, ainsi que celui d’illettrés qui dépasse 40% pour les 16-64 ans. Ces fonds iront également aux infrastructures scolaires, aux routes, aux transports, au logement, ou encore à la santé.