Le chef de l’État, en visite à la réunion de mercredi à vendredi, a reçu un accueil bien moins chaleureux que lors de sa dernière visite, en 2017, alors qu’il était candidat à la présidentielle.
« Le quartier de la préfecture ( Saint-Denis de la Réunion ) sera bouclé durant tout le séjour, et chaque apparition publique du chef de l’État se fera sous haute surveillance, au cœur d’un périmètre où seules les personnes accréditées seront autorisées à pénétrer », peut-on lire dans Témoignages, le journal en ligne du Parti communiste réunionnais (PCR).
« Ce gouvernement n’aime pas La Réunion »
« Ce gouvernement n’aime pas La Réunion et tire notre région vers le bas, assure la députée GDR Huguette Bello. Ce jeudi, je manifesterai dans la rue avec les miens. Des coups répétés sont portés à l’emploi, aux services publics, à l’agriculture, au logement ; le BTP est en panne. Ce gouvernement dépouille La Réunion du peu qu’elle a, les avancées que les Réunionnais ont obtenues par la lutte sont réduites à néant. »
Il est vrai qu’en dépit des promesses gouvernementales, la vie reste bien plus chère à la Réunion qu’en métropole. Les prix y sont 7 % plus élevés alors que les revenus sont inférieurs de 30 %, et le chômage y atteint des taux astronomiques : 42 % de jeunes et 24 % pour de la population globale.
Selon l’eurodéputé FI Younous Omarjee, « les gens n’y croient plus car ils se rendent compte que, après chaque visite ministérielle, la situation ne change pas ou se détériore. Cela créé une rupture de confiance et le pacte républicain s’en trouve fragilisé ».
« Accueillir “dignement” Macron »
« Comme l’a rappelé dimanche le PCR, ce séjour (du président) a lieu dans un pays où la situation sociale est qualifiée de “hors normes” », rappelle Témoignages.
Les syndicats se préparent donc à « accueillir “dignement” Macron » pour qu’il réalise qu’« il est impossible de continuer à vivre dans un tel contexte de pauvreté et d’inégalités croissantes », ajoute Ivan Hoarau, de la CGTR.