Une réforme de la justice fonction des résultats électoraux d’En marche

En Marche, juges d'instruction

Mercredi 23 octobre, le Canard enchaîné a publié un document confidentiel révélant que la suppression des postes de juges d’instruction pourrait être liée aux scores d’En marche dans les villes concernées.

Association surprenante

Le document en question est une liste montrant qu’à chaque ligne correspondant à une ville où une suppression de poste est prévue, figure également le score de LaReM à la présidentielle et aux législatives, ainsi que les nom du maire et du député.

Or c’est une association surprenante, puisqu’officiellement il n’est question de supprimer que les postes des juges d’instruction traitant moins de 50 dossiers par an.

A titre d’exemple, le Canard enchaîné cite le magistrat instructeur de Montluçon, qui traite 22 dossiers par an et est donc logiquement promis à suppression. Toutefois, le député y est macroniste et Macron y a fait 24,4 % à la présidentielle, mais En Marche seulement 19% aux européennes. Donc « va-t-on risquer une nouvelle baisse en irritant l’électeur Marcheur ? » s’interroge l’hebdomadaire satirique.

Consternation et stupéfaction

L’USM (Union syndicale des magistrats) a fait part de sa « consternation » et « stupéfaction » suite à la publication du Canard enchaîné, et a dénoncé « la mainmise du politique sur l’organisation de la justice, totalement inacceptable dans une démocratie digne de ce nom », insistant sur cette « scandaleuse instrumentalisation de la réforme de la Justice à des fins électoralistes ».

Lors d’une interview mercredi à Sud Radio, la garde des sceaux n’a pas démenti l’existence de cette note, et s’est par là même défendue de toute « favoritisme ». « Lorsque nous avons à mettre en place une réforme, évidemment elle doit être effectuée sur la base de critères objectifs. Mais toute réforme doit être acceptée et elle doit faire l’objet d’une acceptabilité », a simplement déclaré la ministre.