Chose inédite deux mouvements sociaux très rapprochés ont eu lieu à la SNCF, signe d’un problème d’ampleur chez les cheminots
En une semaine la SNCF a vu un droit de retrait massif puis une grève sans préavis désorganiser le trafic. Ceci est très rare car un cadre législatif très contraignant vise à empêcher les perturbations. La culture de l’entreprise étant plutôt de privilégier le dialogue, ou la répression selon certain, ceci est le signe que quelque chose est en train de se jouer.
Deux mouvements en une semaine
Le premier mouvement trouve son origine suite à la collision entre un TER et un convoi dans les Ardennes. Les cheminots ont fait valoir leur droit de retrait et arrêtent le travail. Les travailleurs et leurs syndicats affirment que les conditions de sécurité ne sont pas garanties. Le gouvernement accuse les cheminots d’être à l’origine d’une grève sauvage. L’affaire est aujourd’hui devant le conseil des prud’hommes.
L’origine du seconde mouvement est à trouver au centre de maintenance des TGV de l’axe atlantique à Châtillon. Près de 200 cheminots sur 700 débrayent pour protester contre la suppression de 12 jours de congés. La direction renonce mais le mouvement est déjà lancé. Les cheminots demandent maintenant le paiement de leurs jours chômés et une prime de 3000 euros. Face au refus de la direction de céder les trains ne sont plus réparés. Ceci bloque les TGV dans les ateliers et engendre des perturbations.
Une situation explosive
Cette explosion de mécontentement ne devrait pas être une surprise. Les cheminots sont victimes de réformes successives. La transformation de la SNCF en société anonyme, la réorganisation du travail et la fin du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés ont échauffé les travailleurs. La privatisation pointe son nez avec les effets qu’on connaît comme France Télécom et La Poste. De plus les salariés ont le sentiment de ne pas être écoutés quand ils respectent les règles du jeu ; à quoi bon respecter le cadre légal dans ces conditions ?
Les cheminots ont actuellement en vue la question de la réforme de leur retraites. Macron semble adopter une ligne dure, ne laissant aucune place à la négociation. La SNCF est en crise et le gouvernement veut jeter de l’huile sur le feu. Les syndicats SUD Rail et l’Unsa ont déjà appelé à une grève reconductible pour le 5 décembre. On attend la décision de la CGT. Face aux attaques du gouvernement il faut que les usagers soutiennent les cheminots contre la campagne de dénigrement et d’insultes qui ne manquera de venir. Ne soyons pas dupes et ne les laissons pas nous monter les uns contre les autres.