Recrudescence de l’islamophobie

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Les deux institutions tenant le décompte des actes d’islamophobie, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), même si elles ne s’accordent pas sur les chiffres, relèvent toutes deux une augmentation et une aggravation de ces actes répréhensibles. 

Résultats publics «  rassurants  »

La CNCDH est une autorité administrative indépendante, qui s’appuie sur les statistiques du ministère de l’intérieur et du SCRT, le Service central du renseignement territorial.

Dans son rapport 2019, la CNCDH note que « le nombre total d’actes comptabilisés en 2018 est de 100, ce qui en fait le seuil le plus bas depuis » 2010, alors que leur pic (429 actes) durant cette période a été atteint en 2015, année des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan. Un autre pic a été observé en 2016 suite aux attentats de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray. 

La CNCDH souligne donc cette corrélation entre attentats et actes islamophobes, et rappelle «  la nécessité toujours vive de lutter contre les amalgames entre appartenance religieuse et fondamentalisme ».

Résultats associatifs alarmants

L’autre institution, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), est une structure associative qui effectue son propre décompte en se basant sur les témoignages directs des victimes. Ses chiffres sont sans appel. 

L’association a en effet recensé 676  actes répréhensibles en 2018, parmi lesquels 84  % sont des discriminations, 13  % sont des « discours de haine » et 3  % sont d’agressions physiques, et dans 70% des cas, les victimes sont des femmes.

En ce qui concerne les auteurs des actes islamophobes, 8  % seulement sont des personnes physiques, alors que 37% sont des personnes morales, et 55% sont des institutions.