Les irakiennes participent en grand nombre aux récentes mobilisations contre le gouvernement malgré le danger et les normes sociales
De très nombreuses femmes de tous âges étaient présentes dans la foule sur la place Tahrir de Baghdad et ce bien après minuit mercredi dernier. Des dizaines de personnes ont pourtant été tuées sur cette place depuis le retour des manifestations le 24 octobre. Plus tôt dans la journée ont pouvait entendre la foule scander « A bas le régime ».
Selon Da’a Mohamed Kahder, une lycéenne de 17 ans venue avec sa famille ; « Il est important que les femme sortent dans la rue pour que la police anti-émeute, les partis politiques et tous voient ce que nous pouvons faire ». Selon Sanaa Ghrany, sa mère de 50 ans ; « Toutes les femmes, tous les opprimés doivent sortir dans la rue ». Elle ajoute qu’elles n’ont pas peur de la mort et qu’elles iront jusqu’au bout. Ce sentiment semble largement partagé par les irakiennes présentes. Pour elles les femmes doivent participer à tout et se débarrasser des normes qui imposent le contraire.
Une mobilisation sans précédent
Les dernières manifestations sont différentes des précédentes car des personnes venant de toute la société y participent. Celles-ci ont commencés le 1 octobre et ne cessent de se renforcer. Ceci malgré la répression qui a fait plus de 250 morts. Ainsi au cours des dernières mobilisations 100 personnes ont été tuées selon la Haute Commission Irakienne pour les Droits de l’Homme. Ceci a convaincu de nombreuses femmes de rejoindre le mouvement.
Ceci est sans précédent pour un mouvement irakien. Selon certaines manifestantes cela a aussi contribué à faire changer de nombreux hommes d’avis sur la place des femmes dans la mobilisation. Selon Ismaa Saoud Jabar, 35 ans ; « Personne ne peut parler à notre place. Personne ne peut me représenter. Si mon frère se rend à une manifestation il ne représente que lui. Nous voulons entendre toutes les voix irakiennes, toute la société et tout son peuple. »