Les pauvres n’avaient qu’à pas être pauvres

Pauvreté

Les journalistes Julie Graziani et Pascal Praud sont très clairs à ce sujet : si les pauvres sont pauvres, c’est de leur faute.

«  Si on est au Smic, il ne faut peut-être pas divorcer »

Lundi 4 novembre, la journaliste Julie Graziani, qui représentait le magazine conservateur L’Incorrect, a humilié une femme s’occupant seule de deux enfants pour avoir osé dire à Macron qu’elle ne s’en sortait pas avec son Smic . 

« Je comprends très bien qu’elle ne s’en sorte pas […] Mais un moment donné, je ne connais pas son parcours de vie à cette dame.Qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver au Smic ? Est-ce qu’elle a bien travaillé à l’école ? Est-ce qu’elle a suivi des études ? Et  puis si on est au Smic, il ne faut peut-être pas divorcer », s’est acharné l’éditorialiste sur LCI, avant de s’en prendre, sur Twitter, aux « plaignants  vindicatifs attendant de l’État qu’il les sauve et ne réalisant même plus que ce sont quand même eux les premiers responsables de leur sort ». 

Jeudi 7 novembre, Pascal Praud est venu au secours de sa consoeur, en faisant part de sa vision des choses à CNews (version papier). Le polémiste s’y est lamenté que la « victimisation signe le temps », et que le « personne n’y est pour rien  » soit devenu la règle. 

Il serait donc bon de rappeler à Graziani et à Praud quelques chiffres, qui parlent d’eux-mêmes : comme, par exemple, que les femmes sont rémunérées entre 15  et 25  % de moins que les  hommes, ou que 85  % des enfants de cadres obtiennent le bac, contre 53  % pour ceux des employés.

«  Dédain plus que macronien  »

Julie Graziani a été renvoyée jeudi 7 novembre de L’Incorrect, ce magazine mensuel oscillant entre droite et extrême droite. « Depuis ce triste passage, et malgré nos conseils et objurgations, Julie Graziani n’a pas pris conscience le moins du monde du caractère scandaleux de ses mots, et au contraire s’enferre dans un dédain plus que macronien pour ceux qui ne sont rien  », s’est justifié Jacques de Guillebon, directeur de la rédaction.