1er anniversaire du mouvement des «  Gilets jaunes  »

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5 000 manifestants se sont retrouvés dans la capitale pour « marquer le coup » dimanche 17 novembre, un an exactement après l’appel au rassemblement lancé par Eric Drouet sur Facebook.

«  Il faut que ça converge  »

« On ne porte plus nos gilets à cause des contraventions, alors c’est difficile de savoir qui est qui », explique Mathieu, un jeune apprenti dans l’industrie, qui peine à retrouver ses comparses dans la foule parisienne. « C’est important d’être à Paris pour l’anniversaire, de marquer le coup », assure à ses côtés Michel, un kiné présent à tous les actes sauf quand sa «  blessure à la jambe, après un éclat de grenade de désencerclement, l’a empêché de bouger ».

Et dans la foule chacun y va de son avis quant au grand rassemblement du 5 décembre. « Ce n’est plus possible de voir les pompiers manifester le mardi, les jeunes pour le climat le vendredi, les gilets jaunes le samedi… il faut que ça converge maintenant ! » s’exaspère un dénommé Titi. Mais Mathieu, lui, émet  des réserves quant à la date  : « C’est un jeudi, le 5, et il y a le boulot, je ne peux pas me permettre de louper un jour » … « Sauf que si on ne fait pas masse, ça n’aura servi à rien, faut bouger ! » le coupe Émilie, une jeune agente du service hospitalier de 25 ans.

«  La pyramide tombera par le centre  »

« Ça fait un an qu’on manifeste, les pauvres sont toujours pauvres et les riches de plus en plus riches », fulmine Jean-Yves, un ancien cadre de l’industrie agroalimentaire, qui refuse de marcher « derrière un syndicat », mais affirme qu’il faut le faire à leur côté le 5  décembre. « On veut tous des salaires dignes, de la justice fiscale, une démocratie directe et le RIC, des services publics de qualité et de vrais efforts pour l’environnement. Pas besoin de se dire d’où on vient et comment on vote, on est d’accord pour ça, on fait pression pour ça », ajoute un certain Flo, pour qui « tous ceux qui subissent doivent se donner la main ». 

 « On se bat sur tous les fronts, écolo, économique, social et politique, on cherche partout à souder les colères »,  explique Virginie, qui a créé une association pour « construire localement la convergence ». «  Une pyramide ne s’écroulera jamais si on lui coupe la tête. Mais, si chacun, à la base, gagne en conscience et en réflexion, et bouge de quelques centimètres, alors toute la pyramide finira par s’effondrer. Elle tombera par le centre », illustre la jeune femme.