Dimanche 24 novembre, le chef de l’US Navy, Richard Spencer, a été contraint de démissionner en raison d’un désaccord avec Donald Trump concernant l’affaire des officiers des forces spéciales condamnés pour crimes de guerre mais graciés par le président en vertu des pouvoirs suprêmes dont il dispose en tant que commandant en chef des forces armées.
Exactions commises en Irak
Le différend concerne plus précisément le cas d’Edward Gallagher, un officier des forces spéciales de la navale, jugé coupable d’exactions commises en Irak. Monsieur Gallagher avait été déclaré coupable de s’exhiber au côté du cadavre d’un homme qu’il venait de tuer, sur une photo de nature « à porter préjudice aux forces armées ».
Suite au verdict, l’US Navy a lancé une procédure interne de retrait de l’insigne du trident, décoration spécifique des Navy Seals, qui impliquait de facto une exclusion de ce corps d’élite
« Tous les honneurs qu’il a mérités »
Donald Trump a donc usé de son droit de grâce pour que Gallagher conserve son insigne du trident, arguant que l’officier des forces spéciales avait été « très mal traité » par la Navy. « Eddie (Gallagher) prendra tranquillement sa retraite avec tous les honneurs qu’il a mérités », a même twitté le président américain.
Cette décision a aussitôt été jugée incompatible avec la « conscience » d’un officier supérieur par Richard Spencer. Une prise de position vivement critiquée par le secrétaire à la Défense, Mark Esper, qui a reproché au chef de la Navy « son manque de sincérité sur des conversations avec la Maison-Blanche », l’enjoignant ainsi, implicitement, à démissionner.
« Je ne pouvais pas obéir à un ordre qui, à mon avis, violait le serment sacré que j’ai prêté de soutenir et de défendre la Constitution », a écrit Richard Spencer dans la lettre ouverte annonçant son départ.