Remise en cause des méthodes policières

manifestations, violences policières

Le décompte des blessés du mouvement du 5 décembre est une fois encore si lourd, qu’il soulève à nouveau des questions quant aux méthodes employées par les forces de l’ordre pour gérer les incidents et affrontements avec les casseurs.

Journalistes touchés

Dès jeudi, une vidéo du reporter indépendant NnoMan, montrant deux policiers matraquant et frappant à coups de pied une personne à terre, a fait le buzz, et a entraîné depuis l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris.

Reporters en colère, un collectif de journalistes salariés et indépendants, a, pour sa part, fait état de 24 blessés dans ses rangs, à Paris mais aussi à Nantes, Lorient, et Bordeaux. « La plupart ont été touchés par des tirs de grenades ou de désencerclement », explique le collectif, qui condamne « fermement ces violences qui constituent des atteintes à la liberté d’informer, un droit fondamental dans toute démocratie ».

Un journaliste turc a également perdu près de 50 % de la vision après avoir été touché par une grenade lacrymogène, et le reporter indépendant Gaspard Glanz a été blessé aux jambes suite à l’explosion d’une grenade de désencerclement.

Jeunes pas épargnés

Outre les journalistes, des lycéens ont également été touchés. C’est le cas, par exemple, de Willem, qui défilait jeudi au côté de son frère « parce que la question des retraites, ça me concerne aussi  », et qui s’est retrouvé piégé entre des black blocks et les forces de l’ordre : « Les CRS ont essayé de les nasser. Les autres leur ont lancé des projectiles. Le temps que j’essaye de me mettre à l’abri, des grenades ont été lancées. L’une a explosé à trois mètres de moi. J’ai ressenti un choc à l’œil. Heureusement que j’avais la paupière fermée, sinon ça aurait été pire. »

Dimanche, Willem voyait toujours flou et était encore en proie à de fortes migraines. « Alors qu’un pompier me dégageait, j’ai entendu un policier dire à un collègue “il a pris cher le petit” et l’autre rigoler », a-t-il raconté ensuite.