Les tueries de manifestants indigènes suite au coup d’État contre Evo Morales semblent sonner le retour de la dictature militaire
Les meurtres d’indiens par l’État ne sont pas une nouveauté en Bolivie. L’arrivée au pouvoir de Jeanine Áñez sonne le retour de l’oligarchie blanche. Ces derniers ne cachent pas leur haine raciste envers la majorité indienne du pays. Les massacres de ces citoyens indésirables sont vus comme une forme de punition collective contre ceux qui les ont expulsés du pouvoir sous Morales. Depuis le coup d’État au moins deux massacres de populations indiennes ont eu lieu lors de manifestations.
Les indiens victimes de la répression
Deux semaines seulement après la prise du pouvoir il est clair que la droite réactionnaire de retour au pouvoir n’est ni plus ni moins qu’une dictature militaire. Le 15 novembre dernier l’armée a ouvert le feu sur une marche pacifique à Cochabamba ; Huit personnes sont décédées et des dizaines d’autres blessées. Le lendemain, Áñez a publié un décret exemptant la police et l’armée de toute responsabilité dans les opérations de « restauration de l’ordre et de la stabilité publique ». Il y a deux semaines la police a aussi attaqué le blocage de l’usine à gaz d’El Alto ; huit personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées.
Le nombre de mort officiel depuis le début des manifestations est de 30. Cependant des dizaines de personnes ont été « disparues ». On compte aussi plus de 700 blessés et un millier d’arrestations. La majorité indienne de Bolivie est la cible principale de la répression. Un tel massacre n’avait pas eu lieu depuis 2003, sous la vice-présidence de Carlos Mesa ; l’actuel chef de l’opposition à Morales. A cette époque, au cours de la « guerre du gaz », 60 indigènes Aymara avaient été tués. Comme l’a bien remarqué le vice-président de Morales ; « Derrière chaque progressiste modéré, on trouve un fasciste ». Mesa n’a en effet pas protesté à l’annonce des massacres ou de l’alliance de Áñez et du fasciste Camacho. La possibilité d’élections libres prochaines semble peu probable malgré les annonces. Ceci vient souligner une fois encore l’inanité de la voie des urnes comme chemin de transformation sociale.