L’unité syndicale reste fragile

unité syndicale, réforme des retraites

Le front syndical, qui regroupe désormais huit organisations, n’avait pas été aussi large depuis les grandes mobilisations de 2010 contre (déjà) la réforme des retraites. Cependant les syndicats ne poursuivent pas tous les mêmes objectifs.

Revirement de la CFDT

L’unité syndicale est devenue effective avec le revirement du patron de la CFDT, Laurent Berger, qui avait très clairement affiché son opposition à toute réforme « paramétrique » (modification de la durée de cotisation). En fixant un « âge d’équilibre » à 64 ans, qui imposerait aux salariés de travailler plus longtemps, le gouvernement a donc perdu les syndicaux « réformistes », CFDT en tête, qui ont décidé de rejoindre la lutte.

Différentes directions

Même si les syndicats ont décidé de marcher ensemble, ils n’avancent pas dans la même direction. En effet, alors que la CGT, FO, Solidaires et FSU rejettent catégoriquement un système de retraite par points, les réformistes, eux, sont plus nuancés.

« Cette réforme est mauvaise parce que, globalement, tout le monde va y perdre », affirme Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. « Il faut dire stop, arrêter avec ce régime par points », confirme Yves Veyrier (FO).

« La convergence des luttes, ce n’est pas notre truc, rappelle le secrétaire général adjoint de l’Unsa, Dominique Corona, qui tient à garder ses distances avec la CGT et FO. Nous ne sommes pas sur le tout ou rien. Nous voulons négocier avec le gouvernement dans l’intérêt des salariés. »

«Nous ne sommes pas contre la réforme », rappelle la CFDT, qui affirme être « toujours disposée à discuter. La solution, c’est que le gouvernement sorte la question de l’âge d’équilibre du projet de loi ».

Blocage à Noël

« La CFDT appelle à une manifestation le mardi 17 décembre. Pas à continuer le 18, le 19, etc. Je ne souhaite pas le blocage des transports pour Noël. Ne faisons pas payer l’addition aux usagers. Il serait insupportable qu’ils ne puissent vivre cette période de fêtes avec leurs proches », a fait savoir Laurent Berger.

« Les syndiqués de la CGT font aussi Noël avec leurs enfants », a aussitôt rétorqué Philippe Martinez, rappelant qu’il n’y a « pas ceux qui veulent pourrir les fêtes des uns contre les autres ». « Si le gouvernement retire son projet et que l’on discute sérieusement sur comment améliorer le système, tout se passera bien. Sinon, les grévistes décideront de ce qu’ils ont à faire jeudi ou vendredi », a tranché le syndicaliste.